Procès en appel du 14-juillet: "De toute façon, ces images sont en moi, tout le temps", la vidéo de l'attentat diffusée à l'audience ce vendredi

La cour d’assises spéciale de Paris, qui juge en appel Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud pour l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice, a projeté, ce vendredi après-midi, les images des caméras de la Ville de Nice.

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Stéphanie Gasiglia Publié le 26/04/2024 à 16:51, mis à jour le 26/04/2024 à 16:51
A l’issue de sa chevauchée mortifère, le terroriste a été abattu par la police. (Photo archives 2016 Franck Fernandes)

Salle Grand procès en apnée. Silence de mort pendant de longues, très longues minutes. Tous les regards fixés sur l’écran. Mais, rien... "Nous allons suspendre l’audience quelques minutes", coupe, soudain, le président Petiteau. 14 heures, ce vendredi, un incident technique ne permet pas de procéder au visionnage des images de l’attentat du 14 juillet 2016, captées par les caméras de vidéosurveillance de la Ville de Nice. "Ça c’est dur", souffle une partie civile, enfoncée sur l’un des bancs de la cour d’assises spéciale de Paris, où les victimes se sont instinctivement collées les unes contre les autres pour affronter cette - énième - épreuve collective. Un faux départ dévastateur pour celles et ceux qui avaient décidé, ce vendredi, de se confronter aux insoutenables images du monstre blanc happant, tamponnant, renversant, écrasant les insouciantes personnes massées sur la promenade des Anglais, ce soir de fête. Plusieurs minutes d’horreur, brute, crue. La mort, en direct.

Une froide détermination

Un film nécessaire pour comprendre la froide volonté, la détermination de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel à réussir son carnage. Certaines victimes ont fait le choix de ne pas revivre la terrible scène, d’autres en ont affreusement besoin. "De toute façon, ces images, elles sont en moi tous les jours, tout le temps", soupire Célia Viale qui a perdu sa maman.

Le silence ajoute à l’effroi

Les premières images apparaissent. Silencieuses. Ce qui, paradoxalement, ajoute à l’effroi. 22h32mn27 secondes, le camion s’insère sur la chaussée Sud de la promenade des Anglais par Fabron. "Voilà, il n’y a pas de flics", lâche, amère, une proche de victime.

Les corps percutés, écrasés, la fuite des survivants

Ensuite, Magnan. Le 19-tonnes, feux éteints, dont le blanc se détache dans la nuit, est désormais sur le trottoir, côté mer et sa vitesse est sidérante. Caméra par caméra, les images défilent. Les coups de volant, les embardées pour taper là où la foule est la plus dense. Sans aucun filtre, il y a les corps percutés, écrasés, les victimes à terre qui ne se relèveront jamais, la fuite des survivants dans une indicible panique. Dans le box des accusés, Mohamed Ghraieb ne baisse pas les yeux, Chokri Chafroud, lui, ne les relèvera jamais.

22h35 et 46 secondes, le mastodonte blanc d’acier et désormais de sang s’arrête.

Dans la salle, les victimes, dignes et fortes jusqu’au bout, se remettent à respirer.

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