Nathalie (1) était infirmière depuis moins d’un an lorsqu’elle a croisé la route de Farid (1), 24 ans, aux urgences de Pasteur 2, le 29 novembre dernier. Ce soir-là, l’étudiant est emmené au CHU par les secours. Il est dans un état d’ivresse avancé, son visage est en sang. Et il a agressé violemment Nathalie et menacé de mort sa collègue.
Farid ne se souvient de rien. C’était la première fois qu’il buvait, a-t-il juré devant les policiers et encore à la barre du tribunal correctionnel de Nice, ce mercredi. Il comparaissait pour "violence aggravée et menace de mort réitérée". Il a été condamné à un an de prison avec sursis probatoire de deux ans, conformément aux réquisitions de la procureur de la République. L’étudiant en électronique va devoir, aussi, indemniser ses victimes.
"Je vais vous tuer"
"Je revenais de ma pause, ma collègue me dit qu’il y avait un patient qui était soit agité, soit en pleurs. Il nous a demandé de garder son téléphone, on lui a dit que ce n’était pas possible. Il a tapé sur l’électrocardiogramme, alors on a fini par le garder", entame, à la barre l’infirmière, encore traumatisée. "Il a voulu le récupérer, il est venu, m’a souri et s’est jeté sur moi", poursuit-elle.
Sa collègue, Sophie (1) absente à l’audience, est alors alertée par les cris. Le prévenu tient Nathalie par les cheveux et lui tape la tête contre un bureau. Le choc est rude pour les os, les cervicales. Sophie est, de son côté, menacée de mort. "Je vais vous tuer", lancera-t-il à plusieurs reprises. Farid est neutralisé par deux policiers de la PAF. "Ils étaient heureusement là par hasard", commente Nathalie.
"Je n’ai pas un jour sans douleur"
"Comment allez-vous aujourd’hui?", demande la présidente du tribunal à la jeune infirmière bouleversée de faire face à son agresseur. "Je suis toujours angoissée lorsqu’un patient est alcoolisé. Je n’ai pas un seul jour sans douleur en me réveillant le matin. Et puis ça me met en colère, j’aime mon métier, je l’ai fait pour aider les gens, pour les soigner pas pour mettre ma vie en danger", soupire-t-elle, les yeux baissés pour ne pas croiser le regard de Farid.
Le jeune homme se repent aujourd’hui. D’une voix faible, il présente ses "sincères excuses" à sa victime. "Ces faits ne lui ressemblent pas. Tenez compte de sa personnalité", fait valoir son avocat, cerné, dit-il, par des faits indubitables. "Il va indemniser ses victimes et accepter la sanction pénale".
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