"Je vais t’égorger et te saigner comme un mouton": une Niçoise condamnée après avoir menacé de mort une infirmière, des pompiers et une magistrate

Une Niçoise a été condamnée à 4 mois de prison ferme pour une série de faits mêlant menaces de mort et apologie du terrorisme. La jeune femme, déjà connue de la justice, souffre de lourds troubles psychiatriques.

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Elodie Madoré Publié le 18/06/2025 à 14:51, mis à jour le 19/06/2025 à 08:12
Infirmière et pompiers ont été victimes de la folie de la quasi-trentenaire. Photo d’illustration Dylan Meiffret

L’un des épisodes les plus marquants s’est produit à l’hôpital Pasteur, en novembre 2024. Sous l’effet d’un cocktail médicamenteux (prégabaline, exomil...), Emma1 s’en est prise extrêmement violemment à une infirmière qui avait refusé de lui donner à manger. Le ton est monté et les menaces ont fusé: "Je vais t’égorger, te saigner comme un mouton, te violer dans une cave à Marseille".

C’est dans ce contexte qu’elle a également lancé des propos glaçants comme "vive Daesh, je suis Daesh, je suis parti combattre en Irak (…) Il faut égorger tous les Blancs en France" ou encore "Allah Akbar". Les soignants, choqués, ont dû intervenir à dix pour la maîtriser avant de la sédater.

Un profil psychologique complexe

Maître Kada Sadouni, son avocat, a dressé le portrait d’une femme "borderline et bipolaire", qui "fait des crises d’épilepsie et s’évade en prenant des cocktails médicamenteux, de la cocaïne et en fumant du cannabis". Une prévenue de 29 ans en errance psychologique qui évolue dans un milieu de marginaux. Dans l’attente de son procès, Emma avait été placée sous contrôle judiciaire et a réitéré en avril 2025 et s’en est cette fois-ci prise aux sapeurs-pompiers de la caserne Fodéré de Nice. Encore sous l’effet de médicaments, à la limite de l’overdose, elle leur a lancé qu’elle allait les "saigner", "égorger leur famille", "brûler la caserne" et avait clairement exprimé son envie de "se faire un agent de l’État". Comme l’indique son conseil (le quatrième depuis novembre), Emma un problème avec les uniformes et avec l’autorité de manière générale. Déjà condamnée dans le passé pour outrage sur agent, lors de son défèrement en avril dernier, elle avait menacé une magistrate.

Un discernement jugé altéré

Expertisée à deux reprises, les médecins ont émis des avis divergents. Finalement, le tribunal a retenu l’altération du discernement, comme plaidé par Me Sadouni, qui soutient que sa cliente n’est pas consciente de ce qu’elle dit: "Chaque fois qu’elle est en décompensation de son traitement, elle fait l’apologie du terrorisme. C’est déjà arrivé en pleine rue et les renseignements territoriaux avaient été prévenus. Ils n’ont rien trouvé et on en conclut qu’elle était simplement folle".

Le tribunal correctionnel, présidé par Isabelle Demarbaix, a prononcé une peine de 12 mois dont 8 avec suris. À sa sortie, Emma fera l’objet d’une obligation de soins pendant 2 ans.

(1) Le prénom a été changé.

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