"Ils ont décidé que j'étais innocent, et je suis innocent. Si j'avais dû rentrer en prison, je serais rentré en prison, comme je l'ai dit. De toute façon, depuis que je suis sorti, je n'ai pas eu l'occasion de vivre normalement", s’exprime Luc Onfray qui ressort libre du tribunal.
Trente ans après la mystérieuse disparition de son père, il comparaissait pour meurtre, malgré l’absence de corps, d’aveux et de preuves matérielles. Mais aussi une accusation qui ne reposait en grande partie que sur les propos d’un homme. En somme, un procès hors normes où le passé trouble du prévenu, déjà condamné pour un assassinat en 1998, où il avait dépecé et partiellement passé au mixeur le corps de Michel Renard, a pesé lourd.
Un crime qui lui a d’ailleurs valu le surnom du "tueur au mixeur".
Dans la nuit du 24 au 25 juin 1995, Gérard Onfray, retraité niçois et fervent Témoin de Jéhovah, disparaît sans laisser de trace. Pas d’effets personnels, pas de papiers, pas d’argent. Rien. Et surtout sans sa bible annotée reçue lors de son baptême.
En 1999, une langue se délie. Celle de Philippe Rosso, ancien complice de l’accusé avec qui il a commis une multitude de braquages et l’assassinat. Il affirme que Luc Onfray lui aurait confié à plusieurs reprises avoir "tenu la tête de son père entre ses mains" et n’avoir jamais été "inquiété".
Un accusateur qui a préféré se défiler et n’a pu être entendu en tant que témoin lors de ce procès. "Luc Onfray s’approprie des histoires dont je ne sais jamais si c’est la vérité. Je ne veux plus en entendre parler et je ne sais pas ce que je pourrais apporter de plus", a-t-il déclaré dans une lettre au greffe en date du 14 avril. Malgré un mandat d’amener délivré à son encontre, il est resté introuvable.
« Justice a été rendue »
Me Jean-Pascal Padovino à la défense est ému: "La justice a été rendue parce que le dossier était vide et que le ministère public a voulu le nourrir avec un ancien dossier affreux, mais qui avait déjà été jugé. Et vraiment, aujourd'hui, M. Onfray va pouvoir tourner la page. Et si le ministère public fait appel, on est prêts pour aller se battre et démontrer encore une fois la vérité".
L'avocat général, Maud Marty, avait requis 30 ans de réculsion criminelle et une peine de sûreté portée aux deux tiers.
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