Il est mal à l’aise. Dans son survêtement, le prévenu de 23 ans se tient à la barre. Il articule peu, ne parle pas fort.
Pour l’entendre, il faut tendre l’oreille. Les faits qui lui sont reprochés par le tribunal correctionnel de Nice sont graves.
Il y a quatre ans, alors qu’il avait 19 ans, ce Niçois a été interpellé par les forces de l’ordre.
La raison? Une plainte déposée par le père d’une enfant de 12 ans en Belgique.
Il a découvert que sa fille et sa cousine de 11 ans échangeaient avec le Français sur les réseaux sociaux via WhatsApp et Snapchat.
Dans les conversations, le jeune majeur leur demande des photos dénudées et met en place un chantage au suicide, dans le but que les filles cèdent.
En prime, le Niçois leur envoie des photos de son pénis. Des faits que le prévenu reconnaît sans difficulté.
Mais face aux magistrats, il peine à expliquer son geste: "Je n’avais pas conscience de ce que je faisais."
Ses problèmes de santé et son isolement social comme arguments, il avance: "Mes parents venaient de se séparer, mon grand-père était décédé, à cette période je faisais n’importe quoi."
"Egocentrique" et "immature", selon l’expertise psychiatrique
Au-delà de ces correspondances avec des mineures, les forces de l’ordre découvrent des images pédopornographiques en sa possession.
Sauf que voilà, la présidente Marion Menot s’inquiète: "Vous avez dit en 2023 avoir tout arrêté. Mais on trouve des images enregistrées sur votre cloud en 2025. On voit des très jeunes filles se masturber, on voit également un sexe d’homme posé sur le visage d’une très jeune fille, la vidéo d’un rapport sexuel brutal entre un homme âgé et une très jeune fille… S’il y a ce type de contenus qui font des enfants victimes c’est parce qu’il y a des gens qui les regardent, vous comprenez?"
Il hoche la tête. La présidente interroge: "Vous êtes attiré par les très jeunes filles?" Le prévenu répond: "Actuellement plus, non."
La présidente veut éclaircir un point: "Quand on vous a posé la question précédemment, vous aviez répondu: 'non c’est juste sexuel, mais pour une relation amoureuse je préfère les filles de mon âge.' Monsieur, vous comprenez que les deux vont de pair?"
Il répète être passé à autre chose. Mais l’expertise psychiatrique ne joue pas en sa faveur.
Pour le médecin, le prévenu affiche, en plus d’une personnalité "égocentrique" et "immature", des "regrets de façade".
Condamné à un an avec sursis
Au quotidien, il vit seul avec sa mère, sans formation après avoir arrêté un CAP maçonnerie, il est sans emploi.
Déclarant avoir stoppé l’utilisation de tout réseau social, il occupe son temps avec les écrans et les jeux vidéo.
Il dit vouloir se rétablir physiquement avant d’entreprendre des démarches vers l’emploi.
Jugé coupable, il est condamné à un an d’emprisonnement avec sursis, à un suivi sociojudiciaire de 3 ans avec obligation de soins.
Il est désormais inscrit au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et a interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs durant dix ans.
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