Affaire Messina: Yves Juhel, le maire de Menton, est ressorti libre de garde à vue ce mercredi

Le premier magistrat a été interpellé mardi matin à son domicile. Sa garde à vue s’est prolongée jusqu’à ce mercredi soir : il est ressorti libre, sans charge à ce stade.

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Stéphanie Gasiglia Publié le 03/07/2024 à 22:13, mis à jour le 03/07/2024 à 22:13
Yves Juhel, englué dans l’affaire de la SPL, a pu rentrer chez lui, ce mercredi soir. (Photo Jean-François Ottonello)

C’est aux alentours de 21 heures, ce mercredi soir, qu’Yves Juhel est ressorti libre de sa garde à vue au commissariat Auvare, à Nice. Le maire de Menton a pu regagner son domicile, sans être, pour l’instant, présenté devant un juge d’instruction à Marseille. " M. le maire a pu rentrer chez lui sans qu’aucune poursuite n’ait été intentée contre lui, à ce stade", confirme son avocat, maître Philippe Soussi. Qui indique qu’il "n’abordera pas le fond de cette affaire par respect du secret de l’enquête". Le conseil du premier magistrat mentonnais précise: "M. le maire est satisfait d’avoir pu s’exprimer et répondre aux questions parfaitement légitimes des enquêteurs".

Une nuit en cellule à Auvare

Après une nuit passée à la caserne Auvare, entre mardi et ce mercredi, l’interrogatoire d’Yves Juhel par les policiers en charge du dossier de la SPL, la société publique locale des ports de Menton, avait repris ce matin. Le maire de Menton avait été interpellé mardi, tôt dans la matinée, et placé en garde à vue, en même temps qu’une dizaine d’autres personnes liées à ce dossier. Au premier rang desquels, Mathieu Messina, son ancien adjoint aux Finances et ex-PDG des Ports de Menton. Le trentenaire corse, a été cueilli sur son île, où se déroulait son interrogatoire. À ce stade, nous ne disposons pas d’informations sur le sort de l’ancien adjoint mentonnais.

Un audit accablant à l’origine de l’affaire Messina

Ce coup de filet intervient dans le cadre de l’enquête ouverte pour détournements de fonds et blanchiment en bande organisée. En septembre 2023, un audit, accablant, révélait que Mathieu Messina aurait pu détourner plus de 700.000 euros en frais suspects sur les comptes de la SPL: voyages, produits de luxe, etc. Plusieurs signalements avaient été faits au procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. Depuis, le dossier a été transféré à la Jirs de Marseille, la juridiction interrégionale spécialisée dans la criminalité et la grande délinquance, dont financière.

Financement de la campagne de 2022

Et si la justice s’intéresse aussi au maire de Menton, c’est qu’une partie de ces sommes aurait pu servir, selon des opposants et des documents, à financer une partie de la campagne du candidat Yves Juhel en 2022. Le principal intéressé s’en est, cependant, toujours défendu.

En janvier dernier, Mathieu Messina, dans une interview exclusive, indiquait dans nos colonnes qu’il assumerait ses erreurs devant la justice. Il précisait au sujet de poste de P.-D.G. des ports: "Quand je suis rentré en politique, j’ai quitté tous mes mandats privés, je travaillais, j’ai une famille et tout travail mérite salaire. Ils ne pouvaient pas me payer, et ça parce qu’Yves Juhel ne tient pas sa majorité, alors à la place il m’a dit: « tu te débrouilles". Et je me suis débrouillé. Non seulement il le savait, mais c’est lui qui m’a incité ».

Un dossier qui fait monter maître Philippe Soussi dans les tours: "Je peux dire aussi que tout dans cette affaire me fait penser à un lamentable règlement de compte politique".

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