À Paris, le narcotrafiquant Mohamed Amra n'a pas répondu aux questions sur son évasion lors de son premier interrogatoire
Au moins quarante autres personnes sont mises en examen dans cette affaire tentaculaire, qui a mobilisé des moyens exceptionnels pour interpeller les suspects, dont certains étaient en fuite en Thaïlande, en Allemagne et au Maroc.
La rédaction (avec AFP)Publié le 11/06/2025 à 14:17, mis à jour le 11/06/2025 à 14:45
Un médecin légiste sur le site d'une attaque à la voiture bélier contre un fourgon pénitentiaire, au péage routier à Incarville, dans l'Eure, le 14 mai 2024Photo AFP
Le narcotrafiquant Mohamed Amra, extrait mercredi 11 juin sous haute sécurité de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), n'a pas répondu aux questions sur sa sanglante évasion en 2024 lors de son premier interrogatoire devant les juges d'instruction à Paris, selon ses avocats.
"Nous n’avons pas pu préparer cet interrogatoire dans des conditions sereines et conformes des droits de la défense. (...) M. Amra répondra aux questions des juges lorsque la confidentialité de nos échanges sera parfaitement garantie", a indiqué à la presse Lucas Montagnier à l'issue de l'interrogatoire de son client. Le suspect a cependant évoqué devant les juges "ses conditions" de détention "au quotidien", a précisé son autre conseil Benoît David.
Au moins quarante autres personnes sont mises en examen dans cette affaire tentaculaire, qui a mobilisé des moyens exceptionnels pour interpeller les suspects, dont certains étaient en fuite en Thaïlande, en Allemagne et au Maroc.
L'évasion de celui qui est surnommé "La Mouche" s'était déroulée le 14 mai 2024 dans l'Eure lors d'une précédente extraction qui s'est transformée en véritable guet-apens, coûtant la vie à deux agents pénitentiaires et en blessant grièvement trois autres.
Mohamed Amra se trouvait dans un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville quand un commando l'a libéré dans une attaque ultra-violente. Il est ensuite parti en cavale pendant neuf mois, mais a été arrêté le 22 février à Bucarest avant d'être remis à la France.
Mercredi, cette nouvelle extraction a été réalisée sous haute sécurité, avec à la manœuvre le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d'élite spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses.
Un hélicoptère de la gendarmerie se prépare à atterrir à la prison de Condé-sur-Sarthe, en vue du transfert du trafiquant de drogue Mohamed Amra depuis l'établissement situé dans le nord de la France, tôt le 11 juin 2025, pour une comparution au Palais de Justice à ParisPhoto AFP.
Peu après 7h30, Mohamed Amra a été extrait par hélicoptère de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), a indiqué une autre source proche du dossier à l'AFP, comme avaient pu le constater des journalistes de l'AFP sur place.
À bord, il était équipé d'un casque antibruit avec une cagoule sur la tête "pour l'empêcher de mémoriser le trajet", a précisé l'une des sources proches du dossier.
Puis il a été conduit de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay au tribunal de Paris, où il est arrivé vers 9h30 escorté par un convoi de quatre véhicules et deux motards, a constaté une journaliste de l'AFP.
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Mohamed Amra (c) escorté par des policiers, le 23 février 2025 à Bucarest, en RoumaniePhoto AFP.
"Avancer vite"
La révélation par la presse de cette extraction prochaine avait suscité l'indignation de syndicats pénitentiaires, appelant à une audition en visioconférence ou à un déplacement des magistrats au sein même de la prison où est détenu Mohamed Amra, pour minimiser les risques.
Mais la procureure de Paris, Laure Beccuau, a défendu le choix des juges de le faire venir à Paris.
"Lorsqu'on parle de Mohamed Amra, l'idée qu'on l'extraie pour le faire voyager dans un véhicule pénitentiaire, c'est la reviviscence de l'attaque effroyable" lors de son évasion, avait-elle reconnu. "C'est, chez les agents pénitentiaires, la crainte que les faits se reproduisent."
Mais si les juges ont choisi de le faire venir, c'est "parce qu'ils veulent désormais que le dossier avance vite", avait affirmé Mme Beccuau sur RMC/BFM.
"On va peut-être lui opposer des pièces de procédure, des scellés. (...) Vous n'imaginez évidemment pas trois magistrats instructeurs se déplacer avec l'intégralité des scellés. Et puis il faut aussi des conditions d'audition sur un interrogatoire qui va durer longtemps", avait-elle relevé.
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