Meurtre d’Aboubakar: de Nice à Paris, ils ont marché pour dire "halte à l’islamophobie"
À Nice et à Grasse comme à Paris, des manifestants ont dénoncé le climat dans lequel est survenu le meurtre d’Aboubakar Cissé, dans une mosquée du Gard, et le manque de réactions qui s’en est suivi.
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Christophe CironePublié le 11/05/2025 à 19:31, mis à jour le 11/05/2025 à 19:31
"Nous sommes tous-tes Aboubakar", annoncent ces manifestants réunis à Nice.Photo Dylan Meiffret / Nice Matin
"La haine des musulmans, on n’en veut pas! Aboubakar, on t’oublie pas!" Les slogans qui résonnent avenue Jean-Médecin résument l’état d’esprit des manifestants à Nice. Jusqu’à 150 personnes selon notre décompte (120 d’après la police, 300 à 400 pour les organisateurs) ont défilé de la Libération à Garibaldi, ce dimanche après-midi, pour dire "halte à l’islamophobie". Elles réagissaient au meurtre d’Aboubakar Cissé, ce jeune Malien poignardé dans une mosquée du Gard le 25 avril.
Olivier H., 20 ans, a été mis en examen pour "assassinat à raison de la religion" et écroué. Il aurait porté 57 coups de couteau à la victime en évoquant "ton Allah de merde (sic)". Son état psychique interroge, tout comme ses motivations réelles - il aurait par le passé exprimé le souhait de tuer indistinctement quelqu’un. Mais pour les manifestants, ce drame est symptomatique de la montée de l’islamophobie en France, et d’un "deux poids deux mesures" dans l’indignation.
"On ne sait pas si la personne qui a commis cet acte est dérangée, mais on peut déjà fustiger les réactions du gouvernement", souligne Alan Clerc, des Jeunes insoumis. "Le racisme, c’est un tout. On ne peut pas être antiraciste à moitié, martèle l’Insoumis Olivier Salerno. Dans cette affaire, il a fallu beaucoup de temps pour que le gouvernement réagisse. Personne n’est dupe!"
Jusqu’à 150 personnes ont défilé avenue Jean-Médecin pour dire "halte à l’islamophobie".Dylan Meiffret / Nice Matin.
"Un cercle vicieux de haine"
Le Collectif contre-attaque antiraciste, les Jeunes insoumis, les Jeunes communistes et le Front populaire étudiant ont appelé à manifester à Nice, en même temps qu’à Grasse et, surtout, à Paris. À l’avant du cortège niçois, cohabitent les drapeaux français et palestinien. "Tous unis et tous français! Liberté, égalité, fraternité!", scande la foule.
Myriam, infirmière âgée de 42 ans, voile sur la tête, vient avec ses trois enfants porter "un message de paix". Pour elle, ce fait divers tragique "résume l’ambiance actuelle en France, les amalgames et l’islamophobie grandissante." Ali, artiste d’origine marocaine vivant en France depuis cinquante-deux ans, dénonce "un cercle vicieux de haine". "Il faut s’indigner d’abord, faire l’enquête ensuite! Si cette attaque avait eu lieu dans une synagogue, aurait-on hésité à parler d’acte antisémite?"
Les manifestants dénoncent un deux poids deux mesures dans l’indignation, en passant devant la basilique Notre-Dame où un terroriste avait tué trois personnes en 2020.Photo Dylan Meiffret / Nice Matin.
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