"On a fait une pause de 3h à 5h du matin": si Exporose refleurit chaque année à Grasse, c’est grâce à un étonnant travail d’équipe

Ce jeudi matin, quand ils débarqueront pour Exporose [inaugurée, mercredi soir, sur le Cours, en présence du chanteur Amir, parrain d’une 53e édition qui se poursuit jusqu’à dimanche], les visiteurs en prendront, comme toujours, plein les yeux, plein le nez, plein le cœur.

Une pluie d’animations et de "Vibrations artistiques" (le thème 2025) va s’abattre sur le centre qui, pour célébrer la "reine", s’est paré de son plus bel habit floral: de la cathédrale à la villa Fragonard (qui rouvre, après des mois de travaux), en passant par la place aux Aires, la fontaine du Thouron, le Palais des congrès, le Cours ou l’allée des Bains, près de 40.000 "tiges", pour voir la vie en multicolore. Des roses, énormément, des hortensias, des pivoines, des orchidées, des strelitzias, etc. Et, vous vous en doutez, toutes ces fleurs n’ont pas miraculeusement poussé dans la nuit.

Membres du Groupement professionnel des fleuristes du bassin Cannes-Grasse-Côte d’Azur, des services de la Ville (espaces verts, foires et marchés, événementiel) et autres bénévoles... Des dizaines et des dizaines de "fourmis" qui, dispatchées dans le centre historique, mènent, depuis des jours, un épatant travail d’équipe.

"On met un savoir-faire en avant, ça crée de l’émulation"

"On a une belle alchimie avec les services, ils facilitent nos demandes et besoins, confirmait, mercredi matin, Didier, membre du Groupement et 27 ans d’Exporose derrière lui. On met un savoir-faire en avant, ça crée de l’émulation." Occupé à achever le décor de l’allée des Bains – "On va installer une rose dans chaque fiole suspendue: avec les couleurs et la lumière, ça va être top" – au côté de Yan, il n’hésite pas à taquiner Alexia, Franck et Lætitia, du service évènementiel qui, juste en contrebas, sont aux finitions à la villa Fragonard, où 65 compositions monumentales, de roses et de pivoine, prennent place.

Pour les fleuristes, la nuit de mardi fut très, très courte...

"La plupart des fleuristes sont là depuis plus de 20 ans, alors ils se connaissent, ainsi que les services municipaux. Donc on bosse bien. Mais il faut être fou pour travailler autant [rire]. Hier [mardi], les fleuristes ont commencé à piquer à 15h, ils ont fini à 3h." Yan et Didier se marrent: "On bosse quoi? 15-16h par jour... Et, avec les allers-retours, on a dû faire 50km à pied en 4 jours."

À l’ouvrage au Palais des congrès, Patricia, en charge de la scénographie pour le Groupement, détaille: "On a commencé vendredi à préparer les stocks; le week-end et lundi, c’était montage des structures. Et, depuis hier [mardi], on est en non-stop sur le fleurissement: on a fait une pause... de 3h à 5h." Mais, si les nuits sont (très) courtes, le plaisir l’emporte. "C’est un travail monumental, le thème change chaque année, il faut trouver des idées nouvelles et il y en a autant à faire pendant la fête qu’en amont, reprend Patricia. Mais je suis motivée. Ma ville, je l’aime, je veux la voir belle."

Exporose, star des réseaux sociaux? C’est le "challenge"

Dans l’allée des Bains, on ne dit pas autre chose... "Donner du beau, dans une époque un peu stressante, ça fait du bien aux gens. Certains viennent de loin" assurent Didier et Yan. "C’est une chance d’avoir cette manifestation, quand on voit qu’Expo Fleurs, à Cagnes, ou Le Suquet fleuri [Cannes] ont disparu, appuie Patricia. Ça nous montre dans le monde entier." D’ailleurs, elle s’est fixée pour "challenge", sur chaque site décoré, d’y intégrer "une scénographie instagrammable. Ça peut nous permettre d’être vu partout." Les parapluies roses, stars des réseaux depuis leur installation lors d’Exporose 2019, en attestent...