"C’est un petit ange. Il était si beau...": sous la pluie à Saint-Maximin, Émile s’en est allé

Le temps s’est mis au diapason de la peine de la famille et des proches du petit Émile. Dix-neuf mois jour pour jour après sa disparition alors qu’il séjournait chez ses grands-parents au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), les obsèques du garçonnet ont eu lieu ce samedi matin en la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin. Sous une pluie glaçante et de circonstances...

Près de 500 personnes, dont de nombreux habitants de La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône) dont sont originaires Marie et Colomban Soleil, les parents d’Émile, ont assisté à la messe d’obsèques dans ce haut lieu du catholicisme en Provence. À leurs côtés se trouvaient quelques curieux mais aussi des anonymes touchés par le destin tragique de cet enfant. Leur façon de témoigner de leur soutien à la famille.

"Je connais Philippe, le grand-père d’Émile, depuis 25 ans, confiait ainsi une proche avant de pénétrer dans la basilique. Je ne pouvais pas ne pas venir et rendre un dernier hommage à cet enfant..."

Portant le petit cercueil blanc de son enfant aux côtés de son mari, du parrain et de la marraine d’Émile, Marie Soleil a semblé être prise par l’émotion au moment de pénétrer dans la basilique. Une basilique qu’elle quittera une heure et demie plus tard sous les chants grégoriens de la chorale, les yeux rougis, menant cette fois son premier fils - elle a donné un petit frère à la sœur cadette d’Émile en octobre dernier - vers sa dernière demeure à La Bouilladisse.

L’office religieux célébré selon le rite de Saint Pie V par l’abbé Louis Le Morvan, de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, communauté catholique traditionaliste, a fait la part belle au latin, selon les souhaits des parents, adeptes de la messe traditionnelle.

Dans une homélie pleine de foi, "d’espérance catholique" et de résilience, l’abbé a semblé par trois fois aux bords des larmes. "Il a rejoint les saints et intercède auprès du Seigneur en votre faveur" a-t-il assuré à Marie et Colomban. À sa gauche, près du cercueil, une photo d’Émile ceinte de fleurs blanches. Pas de glas mais un moment de silence rompu par un concert de cloches.

"Enfant de Dieu, assurément saint, [Émile] est associé aux anges et aux autres saints dans la joie du Paradis, précise le livret de messe. [...] Il n’y aura pas d’absoute après la messe car il n’y a rien à absoudre chez Émile." D’ailleurs, le blanc, synonyme de pureté, domine au sein de la basilique.

"C’est un petit ange, s’émeut Antoinette, le mouchoir aux coins des yeux. Il était si beau..." La retraitée est venue en bus depuis Marseille. Partie à cinq heures du matin, elle n’aurait raté cette messe pour rien au monde. "C’est important pour moi, et plus encore pour les parents. Il faut leur montrer notre soutien. À chaque fois que je pense à ce petit garçon innocent, à ce qu’il a dû vivre, je pleure..."

Sur le parvis, les larmes du ciel glissent sur les joues. Le cercueil est conduit vers le corbillard. Marie et Colomban ne s’attardent pas, au contraire du grand-père, Philippe Vedovini, qui avait la garde d’Émile au moment de sa disparition.

"Pour autant, et malgré ce que veut faire croire une certaine presse, le dialogue n’est pas rompu entre eux, assure une proche de la famille. Ils vont déjeuner ensemble avant l’inhumation." Celle-ci avait eu lieu aux alentours de 15 heures, dans la plus stricte intimité. Avec le ciel comme seul témoin.