Meurtre raciste d'Hichem Miraoui dans le Var: émotion et colère lors de la marche blanche qui a réuni des centaines de personnes à Marseille

Avant le rassemblement de Puget-sur-Argens ce dimanche après-midi, la famille marseillaise du Tunisien de 46 ans victime d’un attentat raciste commis par son voisin Christophe B., a organisé une marche blanche dans la cité phocéenne ce matin.

Article réservé aux abonnés
Astrid Meunier, correspondante à Marseille Publié le 08/06/2025 à 15:25, mis à jour le 08/06/2025 à 15:43
Le rassemblement s'est terminé vers 13 h sous l'Ombrière du Vieux-Port, à Marseille. Photo Astrid Meunier

Le vent qui soufflait sur Marseille en ce matin du dimanche 8 juin ne parvenait pas à sécher les larmes des proches d’Hichem Miraoui. « Toute la famille est là pour sa mémoire et pour que ça n’arrive plus à personne, mais c’est un drame ce qu’on est train de vivre », lâchait sa cousine Mouna, la voix étranglée par les sanglots. Avant de défiler à Puget-sur-Argens dans l’après-midi, la famille marseillaise du Tunisien de 46 ans victime d’un attentat raciste commis par son voisin Christophe B., 53 ans, avait organisé une marche blanche dans la cité phocéenne. Plusieurs centaines de personnes, 450 selon la police, y ont pris part.

Soutenu par des collectifs, associations et syndicats (Vigilance et initiatives syndicales antifasciste 13, FSU 13, Solidaires 13, CGT 13, Ligue des droits de l’homme Marseille et le Mrap 13), le cortège s’est réuni au départ de la Porte d’Aix derrière la banderole « Le racisme a de nouveau tué ».

Dans l’assemblée où beaucoup portaient des tee-shirts blancs appelant à la « Justice pour Hichem », se croisaient élus - notamment les députés LFI des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu et Manuel Bompard - et anonymes, à l’instar de Redouane, 38 ans. Ce Franco-algérien, installé en France depuis 2003 tenait à montrer sa solidarité avec le coiffeur tunisien avec qui il n’avait pourtant aucun lien. « J’ai vu l’annonce de la manifestation sur Tiktok, je suis venu pour dire qu’il faut que ça s’arrête, on ne tue pas quelqu’un parce que c’est un Arabe. »

"Un garçon plein de vie"

« Hichem était le cousin de mon mari, c’était un garçon plein de vie, souriant, pacifique, bienveillant avec les autres, confiait Naïma, 43 ans, venue de La Ciotat avec son conjoint et leur fille de 8 ans. On est une famille multiculturelle, cette mixité, c’est notre richesse. C’est triste que beaucoup de personnes ne le voient pas comme ça. »

Après avoir défilé dans le silence jusque sur la place de la Joliette, le cortège a gagné le Vieux-Port à la mi-journée, rejoignant l’ombrière sous le regard ému des passants et touristes très nombreux en ce dimanche de Pentecôte. Une minute de silence y a été respectée, avant que les manifestants donnent de la voix, appelant à la « Justice pour Hichem ».

L’avocat de la famille, Maître Sefen Guez Guez, s’est alors adressé aux journalistes, tandis que la foule scandait « médias français, on veut la vérité » et autres « Retailleau assassin ! » Dénonçant les « discours des politiques » dont « le meurtrier s’est nécessairement nourri », il a souligné qu’il « appartient à chacun d’en tirer toutes les responsabilités, y compris certains médias qui alimentent un climat de racisme qui aujourd’hui tue. La France ne se reconnaît pas contre ce crime de haine. Du sang a coulé et du sang coulera encore si nous ne réveillons pas face à cet enjeu qui touche notre patrie. »

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.