Le délinquant qui s’était évadé, la semaine dernière, des geôles du palais de justice de Toulon a été jugé ce vendredi selon le mode de la comparution immédiate. Il avait été interpellé la veille après une courte cavale. Il a été condamné à 15 mois de prison ferme et emmené au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède.
Chérif Z., 34 ans, avait quitté sa cellule le vendredi 16 mai après avoir été condamné à quatre ans de prison, dont trois ferme, pour un vol avec dégradations à Fréjus suivi d’un refus d’obtempérer à Hyères. Il a fait appel de cette condamnation.
La porte de sa cellule dans le sous-sol du tribunal n’avait pas été verrouillée alors qu’il devait être transféré en prison. « Pendant un moment j’ai hésité, j’y vais, j’y vais pas », a-t-il confirmé à la barre du tribunal escorté par quatre policiers de la compagnie départementale d’intervention. Il avait quitté son cachot après vingt-et-une minutes de tergiversation.
Une soirée à Barcelone
Il a donc choisi de s’aventurer dans les couloirs du tribunal. « J’ai même demandé à un monsieur où était la sortie, c’est lui qui me l’a indiquée. » La vidéosurveillance montre que Chérif Z. a pu quitter le palais en moins d’une minute. Direction Marseille (en autocar), puis Montpellier.
Pendant sa cavale, le fugitif a fait mine de vouloir négocier une reddition – en contactant la police – en réclamant d’être incarcéré à Draguignan plutôt qu’à La Farlède. Il s’est aussi offert une soirée à Barcelone avec un ami avant de revenir dans la région. « Je savais que [cette fuite] ne me mènerait à rien. »
Le trentenaire a été interpellé sans heurts ce jeudi midi, après six jours de cavale, au domicile de la mère de ses enfants à Auriol (Bouches-du-Rhône). Celle-ci avait été placée sur écoute par une brigade de la division territoriale de la criminalité de Toulon qui n’a pas ménagé ses efforts.
Une ultime tentative de négociation
« Ce dossier illustre le manque de moyens qui sont octroyés à la juridiction mais aussi aux forces de l’ordre », a plaidé son avocate Me Candice Malardot.
Son client – dix-sept mentions au casier judiciaire – a de nouveau insisté sur son souhait d’être emprisonné à Draguignan. « La raison la plus importante, c’est ma sécurité », a-t-il affirmé. Et d’évoquer une tentative d’assassinat dont il aurait été la cible en 2021 à Marseille. « Il y a beaucoup de gens à La Farlède qui y sont liés...»
«Si j’allais à Draguignan, je me désisterais de mon appel (contre sa dernière condamnation, Ndlr) », a-t-il encore tenté à la toute fin de son procès. À défaut d’avoir été en mesure de choisir son lieu de détention, Chérif Z. a finalement demandé à être placé à l’isolement.
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