Incendie criminel aux Moulins: une traque nationale engagée pour retrouver les assassins

Tous les services de police sont lancés aux trousses des assassins de la famille de Comoriens. Sept personnes sont décédées jeudi rue de la Santoline à Nice, dans un incendie criminel.

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Grégory Leclerc Publié le 19/07/2024 à 13:16, mis à jour le 19/07/2024 à 13:19
Sept personnes sont mortes dans l’incendie d’un immeuble jeudi 18 juillet, rue de la Santoline, dans le quartier des Moulins à Nice. Photo Sébastien Botella / Nice Matin

Depuis jeudi, 2h30 du matin, la traque est lancée. Objectif: retrouver les meurtriers responsables de la mort de sept membres d’une même famille rue de la Santoline, dans le quartier des Moulins à Nice. Une cinquantaine d’enquêteurs sont à pied d’œuvre.

L’enquête progresse vite, mais s’est compliquée ce vendredi matin. Le procureur de la République de Nice n’a en effet pas caché son agacement que l’information selon laquelle une garde à vue était en cours ait fuité. Rappelant le droit à la vérité dû aux familles, et la nécessaire confidentialité de l’enquête, il a exhorté les médias à respecter le travail des enquêteurs. Selon BFMTV, c’est un proche des trois individus recherchés qui serait en garde à vue.

Trois jeunes hommes à visage découvert

Où en est-on? Sur les bandes de vidéo surveillance, les enquêteurs disposent du signalement d’un véhicule sombre de type citadine. La voiture était vue jeudi à 2h12, 2h17 et 2h24 à l’angle de la rue de la Santoline et de l’avenue Giroud. "Trois jeunes hommes aux visages non dissimulés, vêtus simplement de tee-shirts et de shorts" en sortaient, a expliqué le procureur. "Les images ne permettaient pas de mettre en évidence le port d’objets volumineux."

"À l’aide d’un élément récupéré sur place ils parvenaient à casser la porte d’entrée de l’immeuble." Des bruits qui pourraient correspondre à ce que des riverains ont pris pour des détonations.

Plusieurs mises à feu

Le feu a ensuite été déclenché en trois endroits différents, selon le parquet, au premier, deuxième et troisième étages. "Cette pluralité de mises à feu a contribué à la propagation très rapide des flammes." Intervenus, les pompiers parlent d’une "boule de feu" dans la cage d’escalier, impraticable et ne laissant aucune chance aux habitants.

Les experts du laboratoire scientifique de police nationale de Marseille sont arrivés hier. On les a vus protéger la porte d’entrée, en vue de pouvoir y récupérer des éléments ADN, ou empreintes papillaires. Les quelques traces retrouvées ont été envoyées "en extrême urgence" par le laboratoire pour analyse.

Quel mobile?

L’enquête de flagrance pour "incendie volontaire ayant entraîné la mort" a vite basculé en "Destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort, et association de malfaiteurs en vue de la commission de faits de destruction volontaire par incendie en bande organisée".

Si l’origine criminelle du feu ne fait pas de doute, reste à en trouver le mobile. Située au dernier étage, la famille de Comoriens décimée dans l’incendie ne pourrait, hélas, n’être qu’une victime collatérale. Les trois individus voulaient-ils régler leurs comptes avec un autre habitant de l’immeuble situé à un autre étage? Est-ce en lien avec le trafic de stupéfiants dans un quartier gangrené par la guerre des narcos? Si c’est le cas, était-ce une initiative spontanée? Y avait-il un commanditaire? Toutes les questions sont sur la table.

Une garde à vue et des auditions en cours

Les enquêteurs, eux, poursuivent ce vendredi le travail d’enquête classique: auditions des témoins, visualisation des images de vidéo surveillance, étude de la téléphonie. La garde à vue en cours les aidera peut-être à avancer. Des autopsies doivent être pratiquées dans les heures qui viennent par l’institut médico-légal du CHU de Nice. Le douloureux travail d’identification des victimes a débuté. Il sera mis en œuvre par la commission d’identification des victimes en provenance du laboratoire de police scientifique d’Écully (69).

Alors que le Tour de France s’engage sur nos routes ce vendredi, c’est une autre course contre la montre qui est lancée pour retrouver les assassins. Et elle se joue à l’échelle nationale. La direction zonale de la police nationale, la direction nationale de la police judiciaire ont en effet été co saisies avec la direction interdépartementale de la police nationale des Alpes-Maritimes. Où qu’ils aient pris la fuite, le filet se resserre heure après heure sur les auteurs de cette atrocité.

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