Incendie criminel des Moulins: "On avait besoin de clarté", dit la famille, reçue par le procureur de la République de Nice

Après la commémoration, samedi, les proches de la famille décimée dans l’incendie criminel des Moulins à Nice il y a un an, a demandé à être reçue par Damien Martinelli.

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Stéphanie Gasiglia Publié le 28/07/2025 à 18:20, mis à jour le 28/07/2025 à 22:01
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La famille, soudée, fait une pause au bas des marches du palais de justice de Nice. Les proches des sept Comoriens tués dans l’incendie criminel des Moulins le 18 juillet viennent d’être reçus par le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. "C’est nous qui avions demandé à le voir", précise Hairdine, le grand-oncle des trois garçons rescapés. La demande était forte.

Il y a un an, Sitty, la mère de famille, Abou, le père et beau-père, trois enfants, Omar, Sandjema Binti et Oumaya, un ado, Zafrady et la "tata", Chafika, périssaient dans les flammes de leur appartement du 38 rue de la Santoline, à l’ouest de Nice. Sept victimes innocentes de la guerre des gangs liée au trafic de stupéfiants.

"J’ai beaucoup de questions encore à poser"

"M. le procureur nous a expliqué tout ce qu’il pouvait sur l’affaire, l’enquête. C’était une clarification nécessaire pour nous. On avait besoin de clarté", enchaîne Hairdine en secouant les cheveux de "Zaki" dont le fauteuil roulant est poussé par Toildine, l’oncle qui l’a recueilli, près de Rennes, avec ses deux frères, Zayairoudine et Afouwady. "J’ai beaucoup de questions encore à poser", dit Zakidine, d’une voix sourde. "Mais je dois admettre que je n’aurai pas toutes les réponses, c’est la vie", poursuit le jeune homme qui a, aujourd’hui, pris son indépendance. L’aîné de la fratrie habite avec sa copine, près de ses frères et de son oncle. "Dans un appartement au premier étage sans ascenseur, inadapté pour quelqu’un en fauteuil roulant. C’est tellement compliqué quand il doit aller faire soigner ses jambes", souffle Hairdine.

Toute la famille dans le même appartement

À ses côtés, les parents et la sœur de Sitty. "Ils sont venus des Comores après le drame et c’est Toildine qui les a pris chez lui, en plus des enfants", révèle Hairdine. Alors, on se serre, l’appartement n’est pas assez grand pour tout le monde. " On fait des démarches pour avoir plus grand, mais ce n’est pas simple", reconnaît le frère de Sitty qui relance toutes les semaines le bailleur social. Un vrai parcours du combattant pour tous. Hairdine regrette: "On est un peu dans l’oubli... On a des artistes niçois, des artistes comoriens comme Soprano, ils auraient pu se mobiliser, ils n’ont rien fait".

Après plus d’une heure d’entrevue avec le procureur, la famille est ressortie reconnaissante. "On a compris maintenant pourquoi la justice ne nous a rien dit avant. On a compris qu’ils ont quand même tout fait pour attraper les responsables", lâche le grand-oncle. Sept individus sont derrière les barreaux pour leur implication présumée dans la tragédie, dont le probable commanditaire, interpellé en Guinée-Bissau, Hervé M., un narcotrafiquant connu des quartiers est de Nice. "Le procureur nous a bien dit aussi que l’enquête n’était pas bouclée, il y aura peut-être encore des interpellations".

"Cette entrevue était un moment important, une étape cruciale pour les familles que nous assistons", ont, de leur côté, commenté maîtres Michèle Roufast et Philippe Soussi, "extrêmement satisfaits que cet entretien ait eu lieu".

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