Plus de 24 heures après l’accident qui a fait trois morts et un blessé grave sur l’A8 jeudi matin à proximité du Cannet, les gendarmes de L’Escadron Départemental de la sécurité routière poursuivent leurs investigations tous azimuts dans le cadre de l’enquête qui leur a été confiée par le Parquet de Grasse.
"C’est une enquête préliminaire au long cours, dont les conclusions n’interviendront sans doute pas avant plusieurs semaines", prévient le procureur de Grasse Damien Savarzeix.
Dans l’immédiat, les limiers ont pu déterminer l’essentiel, à savoir reconstituer les faits au moment de la collision mortelle et en établir les responsabilités.
On sait déjà qu’aux alentours de 6h40 dans le virage dit des pins parasols qui précède la sortie Cannes-la-Bocca-Mandelieu, une Nissan Juke blanche qui circulait sur la chaussée Nord dans le sens Nice-Aix a soudain percuté la glissière de béton puis franchit le terre-plein central pour se retrouver sur la voie Sud.
En sens inverse de la circulation, la Nissan Juke a d’abord accroché un premier véhicule, "sans causer de dommage corporel" pour le conducteur, avant de percuter de plein fouet une Hyundai 110 rouge.
Dans ce choc terrible, les occupantes de la Hyundai, deux infirmières varoises de 33 et 34 ans qui faisaient du covoiturage pour se rendre à l’hôpital privé Arnault Tzanck de Mougins, ont été tuées sur le coup.
Dans la Nissan, qui a fini sa course contre le pilier du pont de chemin de fer (ligne Cannes-Grasse), le passager âgé de 18 ans a été très grièvement blessé (notamment aux jambes), et héliporté en urgence absolue à l’hôpital Pasteur 2 de Nice. Quant au conducteur, il est lui aussi décédé dans l’accident. Les analyses toxicologiques sur sa dépouille ont rapidement rendu leur verdict: il conduisait avec de l’alcool et de la cocaïne dans le sang. Quant à la bouteille de protoxyde d’azote retrouvée sur place, on ne sait s’il en avait consommé comme un "gaz hilarant".
La suite des investigations a permis de confirmer son identité, même si elle reste confidentielle. De même que la discrétion reste pour l’heure de mise sur son profil, et les circonstances qui ont précédé l’accident car les enquêteurs doivent éplucher minutieusement son emploi du temps. En revanche, il ne présente "a priori pas d’antécédent judiciaire sur la route", indique encore le Parquet de Grasse.
Ce qui rend son comportement d’autant plus incompréhensible, et pas moins intolérable.
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