"On n’en avait pas connu de tel depuis vingt ans": l’éclairage d’un géologue azuréen sur le séisme qui a secoué la Côte d’Azur ce mardi soir

Christophe Larroque est géologue au laboratoire CNRS GéoAzur à Sophia Antipolis. Contacté ce mardi soir, il livre un premier regard sur ce phénomène et le met en perspective.

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Propos recueillis par Christophe Cirone Publié le 18/03/2025 à 20:47, mis à jour le 18/03/2025 à 21:19
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Un séisme d’une magnitude 4 sur la Côte d’Azur, est-ce exceptionnel?

Ce n’est pas exceptionnel, on a déjà ressenti des séismes de cette puissance-là. Mais on n’en a pas connu de tel depuis vingt ans. Il y avait eu une secousse autour de 3,8 autour de Blausasc et Peille, puis un essaim de séismes dans la vallée du Paillon quelques mois plus tard. Il y a aussi eu un équivalent en mer, au large de Cannes et Saint-Raphaël en septembre dernier, mais il avait été moins ressenti.

Comment expliquer ce phénomène?

On sait que des failles sont actives dans le sud-est de la France. Elles sont mises sous tension par les mouvements des grandes plaques Afrique et Europe. Il faut des dizaines, voire des centaines d’années pour accumuler des forces dans la croûte terrestre. À moment donné, ça va dépasser le seuil de résistance des roches, et ça va lâcher. Ce mouvement produit des ondes qui se propagent jusqu’à la surface du globe. C’est ce que les gens ressentent.

À partir de quelle magnitude ressent-on un séisme?

Entre 2,5 et 3. 4, c’est une magnitude importante. À l’instant où nous nous parlons, on vient d’avoir une première réplique d’une magnitude d’1,8. Il y avoir quelques répliques dans les heures qui viennent, que les gens pourraient ressentir. Dans une configuration standard, le choc principal est passé. Mais il n’est pas exclu qu’on ne soit pas dans une configuration standard...

Certains Azuréens ont perçu un bruit d’explosion. Quel peut être l’impact d’un séisme d’une magnitude 4? Peut-il causer des blessés?

C’est une magnitude trop faible pour avoir des blessés, mais le ressenti est assez fort. Une vibration peut secouer un peu la vaisselle dans les armoires, pendant trois à quatre secondes. Les habitants de Contes ont effectivement pu entendre un bruit de type explosion.

Doit-on faire preuve de vigilance, adopter certains gestes de sécurité?

Avec un séisme de magnitude modérée, il n’y a pas de panique à avoir. En revanche, une vibration qui durerait dix, douze secondes peut engendrer des destructions. Là, il faut se protéger! Dans ce cas, il faut sortir rapidement des bâtiments - sans bousculer les gens -, ou se protéger la tête en se mettant sous une table, sous un lit, sous une zone résistante. Il y a un risque que les faux plafonds se décrochent, que des armoires ou des luminaires basculent.

Doit-on craindre un "Big one" azuréen?

Le "Big one" redouté en Californie serait d’une magnitude 8; on n’est pas du tout sur la même échelle! En revanche, on attend ici des séismes destructeurs dont la magnitude est estimée entre 6,5 et 6,8. La Côte d’Azur a connu un séisme de 6,7 en 1887. Et celui de l’Aquila [Abruzzes, le 6 avril 2009] était de 6,6. Ça peut arriver ici.

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