"Mes mots ont dépassé mes pensées": le grand déballage conjugal de Wissam Ben Yedder au tribunal qui a requis 8 mois de prison avec sursis

Cette fois-ci, pas de casquette ni de tentative de fuir objectifs et caméras. Ce mercredi, Wissam Ben Yedder grimpe d’une foulée sportive les marches du palais de justice de Nice. L’ancien capitaine de l’AS Monaco connaît l’adresse. C’est la troisième affaire en l’espace d’un an qui lui vaut d’être convoqué par la justice. Celle-ci va le confronter à la femme qu’il a épousée en 2021, et qui l’accuse aujourd’hui de "violences psychologiques".

Retour à la case tribunal, donc, pour Wissam Ben Yedder. À 34 ans, l’international français, sans club après cinq saisons en Principauté, a récemment rebondi en Iran. L’attaquant vient même de marquer son premier but avec le Sepahan SC en clôture du championnat. Mais sur le terrain judiciaire, la partie est loin d’être finie.

Le prévenu et sa femme prennent place aux deux extrémités de la salle, pour une audience à juge unique. Le couple est en instance de divorce. D’emblée, le président Didier Iermoli situe l’ordre des priorités. "Alors, M. Ben Yedder, vous êtes connu. Connu parce que vous avez une condamnation en mars 2023, à Séville, pour fraude fiscale. Et vous êtes venu en novembre dernier Vous êtes aussi connu parce que vous êtes joueur de football..."

"Il m’a fait vivre un enfer"

L’audience va durer trois longues heures. Le temps d’explorer les multiples facettes des "violences psychologiques" dénoncées par l’épouse du footballeur. Menaces, insultes, humiliations, propos injurieux ou dévalorisants... "Mon mari m’a fait vivre un enfer", a-t-elle déclaré aux policiers.

Ben Yedder aurait changé d’attitude envers elle en mars 2023. Il ne l’a jamais frappée, mais "a exercé des pressions physiques, financières et affectives", résume la procureure Sabine Neale. Dans un enregistrement capté à son insu, on l’entend notamment lancer: "Tu vas le payer très très cher, je vais aller au fond des limites", "Tu vas voir, mon petit frère, il va te cogner, tu vas pleurer..."

"Ni violence, ni intimidation"

Le 6 février 2024, une altercation à Cap 3000 décide sa femme à porter plainte. Elle se verra même confier un téléphone grave danger. "J’ai tout fait pour éviter d’arriver jusque-là. Pour mon fils, soupire-t-elle à la barre, manifestement éprouvée. J’aimerais qu’il comprenne le mal que ça peut faire sur du long terme. Qu’il arrête de se comporter comme ça."

"Il n’y a pas eu de violence, aucune intimidation, il n’y a rien eu, estime Wissam Ben Yedder. Mes mots ont dépassé mes pensées." Le footballeur admet avoir vécu "une période très compliquée". Il "reconnaît des erreurs" du bout des lèvres. Mais, gagnant peu à peu en aplomb, il riposte: "à partir du moment où on m’attaque, je me défends aussi!"

"Banalité affligeante", mais...

Les débats dessinent le portrait peu flatteur d’un mari infidèle, qui use du chantage et maintient sa femme sous emprise. Un grand déballage conjugal qui, pour la défense, n’a pas sa place ici. "J’ai longtemps eu l’impression d’assister à une audience devant le juge aux affaires familiales!", s’exclame Me Marie Roumiantseva, qui plaide la relaxe. "On est en train de rejouer le divorce, appuie Me Hasna Louzé. Ce dossier n’a rien d’hors norme. Il est d’une banalité affligeante. C’est l’histoire d’un couple qui s’est déchiré." Mais cette histoire-là touche une célébrité, qui gagnait 600.000 à 700.000 euros par mois et en versait 30.000 pour une villa.

Coté partie civile, Me Elisabeth Maisondieu Camus, a "un grand regret: ne pas entendre une reconnaissance plus franche et des excuses, pour [s] a cliente et pour son fils." "Dans les violences psychologiques, ce sont les mots qui font mal", insiste Sabine Neale. Le parquet avait dans un premier temps classé l’affaire sans suite. Il requiert finaement 8 mois de prison avec sursis probatoire et 10.000 euros d’amende. Décision le 3 septembre.

Empêtré dans les affaires judiciaires

à ce jour, Wissam Ben Yedder compte une condamnation à Nice. Le 12 novembre dernier, le tribunal correctionnel l’a reconnu coupable d’agression sexuelle, conduite en état d’ivresse et refus d’obtempérer. Des faits commis début septembre à Cap d’Ail. Il a été condamné à 2 ans de prison avec sursis probatoire. Il a interjeté appel de la décision.

La menace d’un autre procès, criminel celui-là, plane toujours sur Wissam Ben Yedder. Le footballeur et son frère Sabri sont mis en examen pour viol, tentative de viol et agression sexuelle, après la plainte de deux jeunes femmes rencontrées à l’été 2023 à Saint-Laurent-du-Var. Les faits se seraient déroulés dans un appartement loué en AirBnB à Beausoleil. Les frères Ben Yedder ont nié en bloc. Le parquet doit à présent rendre son réquisitoire définitif.