Séisme en Turquie et Syrie: le bilan s'élève à plus de 30.000 morts, pour l'ONU, il pourrait "doubler"

D'heure en heure, le bilan s'aggrave en Turquie et en Syrie, près d'une semaine après le tremblement de terre qui a secoué les deux pays. Ce dimanche 12 février, le dernier bilan fait état de plus de 30.000 morts. Un chiffre encore provisoire.

AFP Publié le 12/02/2023 à 15:35, mis à jour le 12/02/2023 à 16:48
Un chien pisteur recherche des survivants dans les décombres, six jours après un séisme meurtrier, le 12 février 2023 à Jableh, dans le nord-ouest de la Syrie AFP / Karim SAHIB

Près d'une semaine après le terrible séisme qui a secoué la Turquie et la Syrie, le bilan s'élève, ce dimanche 12 février à 33.179 morts, selon les derniers bilans officiels.

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a fait 29.605 morts dans le sud de la Turquie, a annoncé dimanche l'Afad, l'organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3.574 morts en Syrie. Selon l'Onu, le bilan pourrait "doubler".

Un convoi de l'ONU est arrivé en Syrie 

Un nouveau convoi de l'ONU est arrivé dimanche en Syrie depuis la Turquie, apportant une aide très attendue aux victimes syriennes du séisme. Dix camions ont franchi la frontière au point de passage de Bab-al Hawa, dans le nord-ouest de la Syrie, a constaté un correspondant de l'AFP, apportant de quoi confectionner des abris d'urgence avec des bâches en plastique, des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, entre autres.

"Jusqu'à présent nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie. Ils se sentent à juste titre abandonnés", a déclaré le responsable des secours onusiens Martin Griffiths. Il faut désormais "corriger cet échec au plus vite", ajoute-t-il dans un tweet.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports, Suleiman Khalil, 62 avions chargés d'aide ont jusqu'à présent atterri dans le pays et d'autres ont attendus dans les heures et jours à venir, en provenance notamment d'Arabie saoudite.

Jableh, une "ville condamnée"

A Jableh, sur la côte syrienne, "de nombreuses familles ont été séparées, la situation est extrêmement difficile" et l'espoir de retrouver des personnes vivantes disparaît rapidement, témoigne Rouba Ahmed Shaheen, 43 ans, membre des secours médicaux. "Aujourd'hui, la ville est condamnée", estime-t-elle.

Un camion de l'ONU transportant de l'aide traverse le point de passage de Bab al-Hawa, le 12 février 2023 entre la Turquie et la Syrie AFP / OMAR HAJ KADOUR.

L'accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, s'avère plus compliqué que pour la Turquie. Les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie. Le gouvernement de Damas a autorisé vendredi "l'acheminement des aides humanitaires à l'ensemble" du pays - y compris les zones tenues par les rebelles.

En Turquie, des cas de sauvetages miraculeux bien au-delà de la période cruciale de 72 heures après la catastrophe continuent d'être rapportés par les secours et les médias turcs.

Une femme de 23 ans sauvée des décombres 

A Adiyaman, une femme de 23 ans, Elif Kirmizi, a pu être sauvée 153 heures après le séisme, une heure après le sauvetage de sa soeur Rabia, une professeure de 28 ans. Leur père est quand à lui décédé dans la catastrophe.

Des secouristes sortent une femme des décombres d'immeubles effondrés, le 12 février 2023 à Hatay, en Turquie AFP / Yasin AKGUL.

Mustafa Sarigul, 35 ans, a quant à lui été sauvé à la 149ème heure à Hatay par des gendarmes turcs et des équipes venues d'Italie et de Roumanie, après douze heures d'efforts pendant lesquels l'homme chantait sous les décombres pour garder le moral.

Sur le front diplomatico-humanitaire, la Turquie et la Grèce ont mis une sourdine à leur longue rivalité historique, avivée par des contentieux territoriaux, économiques et migratoires, au profit de la solidarité. Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias s'est rendu dimanche dans les zones sinistrées de Turquie avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, qui lui a réservé un accueil chaleureux.

Athènes avait été l'un des tout premiers pays à annoncer de l'aide à son voisin, et cette visite est la première d'un ministre européen en Turquie depuis le début de la catastrophe. En visite à Kahramanmaras en Turquie, le responsable de l'agence humanitaire de l'ONU Martin Griffiths a déclaré samedi à Sky News que le bilan "doublera ou plus".

Des cercueils préparés pour les victimes du séisme, le 12 février 2023 à Kahramanmaras, en Turquie AFP / OZAN KOSE.

"On n'a pas encore réellement commencé à compter le nombre de morts", a-t-il ajouté. "Bientôt, les personnes chargées des recherches et des secours laisseront la place aux agences humanitaires dont le travail consiste à s'occuper, au cours des prochaines mois, du nombre extraordinaire de personnes affectées", a aussi déclaré M. Griffiths.

L'hôpital de campagne promis est parti de France 

Des habitants sans-abri se réchauffent autour d'un feu dans un camp au Park Masal, le 10 février 2023 à Gaziantep, en Turquie AFP / Zein Al RIFAI.

L'hôpital de campagne promis par Paris à la Turquie, lourdement frappée comme la Syrie par un séisme il y a près d'une semaine qui a fait au moins 30.000 morts, a quitté dimanche matin la France, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

Le centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a confirmé dimanche sur son compte Twitter "le départ ce matin de l’hôpital de campagne de la Sécurité civile acheminé par un avion cargo" du groupe de transport de frêt CMA CGM.

Un porte-parole de CMA CGM spécialisé dans le transport maritime et le fret aérien a précisé à l'AFP que l'avion avait quitté la France à 09H00. "Un avion A330-200F de CMA CGM AIR CARGO, mis à disposition à titre gracieux, décollera dimanche de Paris-CDG (Roissy-Charles-de-Gaulle) vers un aéroport turc afin d’assurer le transport de l'hôpital de campagne de sécurité civile déployé par la France en solidarité avec la Turquie", avait indiqué vendredi dans un communiqué le groupe spécialisé en logistique.

87 secouristes français en Turquie 

La France avait annoncé le 7 février le déploiement de son hôpital de campagne basé dans le Gard, une structure de près de 2.000 m2 disposant d'un bloc d'accouchement, de deux blocs opératoires, d'un laboratoire, d'une pharmacie, d'un local de stérilisation et d'une unité de réanimation, ainsi que de salles d'accueil et de suivi des blessés.

Cet hôpital mobile "sera autonome pour 15 jours minimum et pourra assurer, en plus d'autres soins plus légers, de 10 à 15 interventions chirurgicales par jour", avaient précisé dans un communiqué les pompiers du Gard. Une mission de reconnaissance est partie de Marseille mercredi, avec pour tâche notamment de déterminer le lieu d'implantation de l'hôpital, connu sous le nom d'"Elément de sécurité civile rapide d'intervention médicale", ou "Escrim" en abrégé.

Dimanche, "87 sapeurs-sauveteurs, sapeurs-pompiers et marins-pompiers de l’Escrim (...) sont partis pour la région d’Adiyaman en Turquie (sud)", une zone très affectée par la catastrophe, a indiqué dimanche la Sécurité civile sur son compte Twitter. Les derniers déploiements de l'Escrim remontent à la pandémie de Covid-19, où il avait été engagé en Guyane en juin 2020, puis à Mayotte en janvier 2021, pour soutenir les structures hospitalières locales.

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