"Cela prouve que ça heurte énormément de gens": ces Azuréens et Varois ont signé la pétition contre la loi Duplomb, ils expliquent pourquoi

Ils sont Varois ou Azuréens, et ont signé, souvent pour la toute première fois, la pétition contre la loi Duplomb, qui assouplit l’usage des pesticides. Mobilisés par conviction ou par inquiétude pour leur santé et celle de leurs enfants, ces habitants de la région racontent ce qui les a poussés à franchir le pas.

La rédaction Publié le 22/07/2025 à 05:30, mis à jour le 22/07/2025 à 07:29

Alors que la pétition contre la loi Duplomb approche désormais du million et demi de signatures, certains habitants des Alpes-Maritimes et du Var ont choisi d’apporter leur voix à ce mouvement. Leur point commun: une inquiétude sur ce texte qui assouplit les interdictions de pesticides en France.

À La Valette-du-Var, Nicolas, 54 ans, a découvert l’initiative sur les réseaux sociaux et dans la presse. Pour lui, signer cette pétition était une évidence car cette loi va à l’encontre du bon sens. "Je regarde ce que je consomme, je souhaite d'abord consommer local car je sais d’où viennent les produits. On ne peut pas comparer des normes françaises avec celles d’autres pays. Cette loi donne le sentiment de revenir en arrière, au profit des grandes enseignes et de l’agriculture intensive", déplore-t-il. Si le million de signatures le rassure, pour autant, Nicolas reste mesuré et espère que ce chiffre continue de grimper: "Un débat public serait l'idéal, On ne peut pas satisfaire 100% des gens mais on doit être dans le consensus. Pour moi il est clair que l'utilisation de certains pesticides ne doit pas être autorisée."

"Un choix d’avenir pour la France"

Un constat partagé par Stéphan, Cannois de 49 ans, qui a été alerté par un article du Monde. "On marche sur la tête. Il y a d’autres moyens de protéger nos agriculteurs que de revenir sur des mesures qui avaient été mises en place pour de bonnes raisons", estime-t-il. Ce qui l’inquiète le plus, ce sont "les conséquences à long terme sur les nappes phréatiques et les abeilles". S’il doute d’un changement rapide, il espère que cette mobilisation massive ne restera pas vaine.

À Gattières, Laurence, 61 ans, ne cache pas sa colère et parle d’une "révolte". Très engagée sur ces questions environnementales, elle dit sa colère: "Cela me rend malade. Comment peut-on voter une loi qui va tellement à l'encontre des principes de précaution et des mesures élémentaires de santé publique?" Elle espère un retrait pur et simple de la loi mais malgré le succès de la pétition, celle-ci a peu d’espoir. "Cela prouve que ça heurte énormément de gens. Ils vont être contraints de devoir reposer le débat." 

Un dialogue de sourds?

À Nice, Géraldine, 50 ans, estime que "les gens se sont réveillés" sur toutes ces problématiques. Habituée des engagements citoyens, elle se dit surprise par l’ampleur du mouvement. Mais reste lucide: "Je n’attends rien de ce gouvernement. Mais j’aimerais que, lors des prochaines élections, on se souviennent de tout ça et qu'on regarde un peu plus ces problématiques essentielles."

À Toulon, Cédric, 50 ans, insiste lui aussi sur l’importance de la mobilisation et y voit "un signal fort". "C'est une façon de donner notre avis à l'Assemblée nationale". Pour lui, cette pétition pose une question essentielle: "L’alimentation, la santé, c’est un choix d’avenir pour la France. On ne peut pas laisser ces sujets de côté."

Le ton est plus fataliste du côté de Bruno, 64 ans, qui, après avoir lu un article sur le sénateur Laurent Duplomb, s’est dit "absolument scandalisé". "Le sénateur qui défend cette loi parle d’instrumentalisation politique de la part de l'extrême gauche, mais il se trompe. Malheureusement, j'ai peur que cette pétition ne puisse pas influencer le débat politique, mais je suis curieux de voir comment ça va se passer".

Une crainte partagée par bon nombre de signataires. Alors que près de 80% des votants disent avoir signé pour la première fois une pétition sur le site de l’Assemblée nationale et que quasiment autant ont relayé cet appel dans leur entourage, tous l’affirment: ils n’attendent pas de miracle, mais espèrent qu’une telle mobilisation servira et que ce million de voix ne restera pas ignoré.

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