A Nice, la coalition des villes côtières trace sa feuille de route

Organisé ce samedi au port de Nice, le sommet de la Coalition mondiale pour l'élévation du niveau de la mer et la résilience côtière a rassemblé 235 villes littorales du monde entier. L'occasion de consolider un travail de longue haleine et de poser les jalons des prochaines étapes.

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Flora Zanichelli Publié le 07/06/2025 à 21:05, mis à jour le 07/06/2025 à 23:07
La coalition a annoncé sa feuille de route hier, lors du Sommet de la Coalition mondiale pour l'élévation du niveau de la mer et la résilience côtière Ville de Nice - conférence de presse

Beaucoup de choses se sont passées ce samedi lors du sommet de la Coalition mondiale pour l'élévation du niveau de la mer et la résilience côtière qui s'est tenu au port de Nice. Venus des quatre coins du monde, les représentants des villes menacées par la montée des eaux liée au réchauffement climatique ont pu échanger longuement, non seulement sur leurs inquiétudes, mais surtout sur les moyens de préparer l’avenir.

Lancée officiellement ce samedi, la coalition est copilotée par la Ville de Nice, la Plateforme Océan & Climat, et le Global Centre for Climate Mobility (GCCM), avec le soutien des gouvernements français et costaricien. Elle a annoncé sa feuille de route et entend agir collectivement.

Renforcer une action commune

« Nous sommes les acteurs du dernier kilomètre », a déclaré le maire de Nice, qui a d’ores et déjà annoncé que le Maroc accueillera le prochain sommet. « Ce rendez-vous doit devenir régulier pour maintenir une dynamique politique forte. » Plusieurs projets sont déjà en cours pour renforcer l'efficacité des actions, notamment la mutualisation des données spatiales, essentielles pour surveiller l’érosion et planifier la protection des côtes.

Autre initiative : la création d’une Université de la mer, qui proposera des formations aux administrations des villes côtières en s’appuyant, entre autres, sur l’intelligence artificielle. « Un accord sur les eaux extraterritoriales est indispensable », a rappelé Christian Estrosi, soulignant l’importance de préserver et renforcer les aires marines protégées, essentielles à la régénération des espèces et à la conservation des fonds marins.

Mettre en place des financements

La question du financement a été soulevée de nombreuses fois, en particulier par les pays les plus vulnérables. Lors de la table ronde, Adriano Perez, représentant du peuple Guna au Panama, a tiré la sonnette d’alarme. Installées sur un archipel de 360 îles, les 49 communautés Guna sont régulièrement déplacées par la montée des eaux. « Cette situation se répétera chaque année, mais nous n’avons pas les moyens financiers pour y faire face », a-t-il expliqué.

La coalition s'est fixée pour objectif de répondre à cette urgence. Entre financements européens, appels à projets de l’Agence spatiale européenne, et facilitation des échanges entre les banques de développement et les collectivités, de nombreuses pistes sont envisagées.

« Les assurances ont aussi joué un rôle dans cette première coalition », a précisé Romain Troublé, président de la Plateforme Océan & Climat, impliqué dans l’organisation du sommet. « Elles auront un rôle important à jouer face à la multiplication des indemnisations. »

Action locale et mobilisation en réseau

La coalition a déjà rallié 500 villes côtières. Les maires, en tant qu’acteurs de terrain, ont rappelé l’importance de leur rôle pour comprendre les réalités locales et agir efficacement.

« Nous sommes confrontés à des phénomènes extrêmes : ma ville s’enfonce littéralement, les ouragans, les tornades, les vents s’intensifient », a témoigné LaToya Cantrell, maire de La Nouvelle-Orléans et ambassadrice de la coalition. « Il n’y a pas de planète B : c’est maintenant qu’il faut agir. »

« Il n’y a pas de guerre entre les maires », a ajouté Kamal Amakrane, directeur général du Global Centre for Climate Mobility. « Nous pouvons aussi nous appuyer sur les réseaux de villes existants, comme celui des villes francophones, pour renforcer cette dynamique. »

Un agenda multidisciplinaire

Pour maintenir l’élan, la coalition compte structurer son action dans les mois à venir.

« Notre première mission sera de constituer un conseil d’administration, avec deux représentants par région onusienne, chargé de diriger les travaux de la coalition », a annoncé Christian Estrosi. Il a également évoqué la potentielle création d’un siège décentralisé à Nice, dédié à la diffusion des solutions locales et internationales face à la montée des eaux : comme le modèle des villes éponges en Chine ou l’usage de l’intelligence artificielle.

Discuter des priorités, établir des feuilles de route, coordonner les efforts : le calendrier s’annonce chargé. « Nous avons entendu le message de LaToya Cantrell et nous sommes d’accord : assez de blabla, nous voulons des résultats ! », a conclu le maire de Nice… comme pour balayer les doutes émis sur la pérennité de cette initiative.

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