Elles ont uni leurs forces pour faire pression, et espèrent voir leurs efforts payer à Nice. Huit organisations non-gouvernementales ont mené depuis début 2025 la campagne "Protect our catch" (littéralement "Protégeons nos prises"), avec une montée en puissance jusqu’à la Conférence des Nations unies pour l’océan à Nice (du 9 au 13 juin). Dans leur viseur: les méthodes de pêche "industrielles et destructrices". Plus particulièrement le chalutage de fond dans les aires marines protégées européennes.
"Cette technique consiste à déployer de larges filets qui raclent les fonds marins, dénonce Alice Lorfeuvre, d’Only one, une des ONG mobilisées. On libère des sédiments qui avaient capturé du carbone, lequel se retrouve “suspendu". On empêche ainsi l’océan de jouer son rôle thermorégulateur. C’est une destruction totale des fonds marins et une technique de pêche non-sélective, qui a un impact dévastateur pour nos communautés côtières et nos petits pêcheurs. En outre, cette activité a une consommation de carbone et de fioul énorme… et ne survit que grâce à de larges subventions de l’Union européenne! »
Marche citoyenne le 7 juin
Voilà pourquoi ces huit ONG (Bloom, Tara océan, Oceana, Seas at risk, Only one, Défense des milieux aquatiques, Environnemental justice foundation et Blue marine foundation) plaident pour un réel respect des aires marines protégées, "pour laisser la nature se régénérer".
Elles ont écrit à Emmanuel Macron et Costas Kadis, le commissaire européen à la Pêche et aux océans. Des milliers de mails ont inondé les messageries du président français et de la ministre de la Transition écologique. Et une pétition a réuni plus de 250.000 signatures.
À présent, les ONG attendent un engagement de la France lors du sommet onusien. Et une mobilisation massive des citoyens. Une "marche bleue" les attend samedi 7 juin à 17 heures sur la promenade des Anglais. "Une manifestation tout ce qu’il y a de plus pacifique, dixit Alice Lorfeuvre. Nous invitons les Niçois à se joindre à nous et venir démontrer aux pouvoirs publics qu’ils se sentent concernés. Il est urgent de rectifier ce non-sens absolu, au regard de la lutte contre le réchauffement climatique et de la protection des océans."
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