Ils sont 1.200 de soixante-dix nationalités. Un melting-pot au cœur de la Principauté qui dit quelque chose de l’attractivité de l’International University of Monaco (IUM).
L’école post-Bac accueille cette année 600 nouveaux élèves dans ces formations de Bachelor et Masters. Tous intéressés par les secteurs de la finance, du yachting ou du management du luxe, cœur d’activité de l’école où le directeur général, Jean-Philippe Muller, constate en cette rentrée, "que le dynamisme des mouvements étudiants internationaux est reparti".
Les années Covid passées, les élèves viennent du monde entier. En premier lieu de France et d’Italie, puis des États-Unis et du Canada. Dans les nationalités remarquées, une large frange de Bulgares, Polonais ou Roumains s’instruit aussi à Monaco. Autre donnée statistique remarquable, 145 élèves sont résidents monégasques.
Preuve que l’établissement agit aussi sur la jeunesse locale. "Nous sommes devenus une école alignée avec son territoire où l’université est un facteur d’attractivité pour le pays", confirme son directeur dans une année particulière, celle des 40 ans.
Une contribution à l’économie monégasque
En 1986, la première promotion était formée. Et donnait lieu, trois ans plus tard à 30 premiers diplômés. Les années 90 ont permis de grandir honorablement. C’est le rachat par le groupe INSEEC en 2010, qui place l’IUM sur la carte internationale éducative.
"En 2026, nous devrions diplômer plus de 500 élèves, on a changé d’échelle. L’histoire d’IUM compte déjà 4 500 diplômés. Dans les huit prochaines années, il y en aura le double."
Si les jeunes viennent étudier à Monaco, ils s’y établissent aussi. Sur les 4 500 diplômés de l’IUM depuis quarante ans, 800 travaillent à Monaco.
"La contribution d’IUM à l’économie monégasque est importante", continue Jean-Philippe Muller, "et elle s’accroît. Sur les dernières promotions, 40% du premier emploi de nos diplômés est à Monaco, 24% dans la finance, 16% dans l’hôtellerie, 13% dans le commerce et la distribution."
Les banques privées et les entreprises de yachting accueillant pour la plupart ces nouveaux arrivants sur le marché du travail. "Ce qui fait la différence d’IUM, c’est Monaco. Nos Masters luxe font leur rentrée et une semaine après, se retrouvent dans le Monaco Yacht Show. Ça veut dire que Monaco est une place d’expertise ou l’on apprend."
Une pédagogie nouvelle face à l’IA
Cette rentrée 2025 appréhende aussi plus globalement la place de l’intelligence artificielle dans l’apprentissage. Tous les niveaux y sont sensibilisés, "pour connaître, comprendre, maîtriser, utiliser, critiquer, améliorer. On veut que chaque étudiant ait ce scénario. C’est obligatoire", poursuit Jean-Philippe Muller.
"L’IA impacte toute notre activité. Ça change, cette année, notre façon d’évaluer. On a réduit le poids des examens finaux qui comptaient pour 50%, dans lesquels les élèves se servaient beaucoup de l’IA. On ne l’interdisait pas mais on a besoin d’évaluer leur valeur intrinsèque. Alors nous avons augmenté le poids du contrôle continu avec des oraux, des travaux de groupe. On veut remettre en avant la performance personnelle."
Autre nouveauté, le retour du papier dans les évaluations, alors qu’il avait disparu du process. "On veut remettre les élèves dans une situation, sur certains types de sujets, de n’avoir qu’eux et seulement eux dans leur expression. On redonne une place plus importante à l’oral. Car il y a un moment où l’IA ne peut rien, c’est dans l’interaction. Dans une réunion, dans une négociation professionnelle, on ne questionne pas ChatGPT."
"Ce phénomène donnait des individualistes"
La force du groupe, de l’interaction, du vivre ensemble comptera davantage dans cette année universitaire à l’IUM. Un plus au quotidien, et de manière pragmatique un atout pour la vie professionnelle qui succédera aux études.
"Dix ans en arrière, les entreprises voulaient des gens entrepreneuriaux, détaille Jean-Philippe Muller, ce n’est plus trop ça. Ce phénomène donnait des individualistes. Aujourd’hui, on veut des gens qui soient capables de contribuer au collectif. On sait que les jeunes sont superdoués pour être connectés avec les gens qu’ils ont choisis, discuter sur des sujets qu’ils aiment bien, entre eux. Sauf que la vie d’entreprise c’est de travailler avec des gens qu’on n’a pas choisis, sur des sujets qu’on ne choisit pas, dans des espaces où on se voit. Le rôle d’une école aujourd’hui, c’est de réécrire cet apprentissage du collectif, du travail en groupe."
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