"L’engagement d’un coureur monégasque n’est plus tellement vu comme une curiosité": Victor Langellotti déterminé à porter l'étendard de Monaco aux championnats du monde de cyclisme

Sélectionné pour représenter Monaco aux championnats du monde de cyclisme, Victor Langellotti dispute dimanche prochain ses 3es Mondiaux au Rwanda. Avec lui, la Principauté n’est plus une curiosité du peloton.

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Aurelian Marre Publié le 21/09/2025 à 12:22, mis à jour le 21/09/2025 à 12:22
Le coureur d’Ineos est devenu, à 30 ans, le premier Monégasque vainqueur en World Tour en remportant la 6e étape du Tour de Pologne le 9 août dernier. Photo EPA

Cette année, Victor Langellotti s’est construit, au fil des coups de pédale, une réputation sur le circuit mondial. D’abord avec un premier podium personnel d’un classement général, sur le Tour de Norvège en juin (2e à 28’ de Matthew Brennan). Et cerise sur le gâteau: premier Monégasque vainqueur en World Tour à l’occasion de la 6e étape du Tour de Pologne à la faveur d’un sprint énorme de 500 mètres.

Si son nom était déjà connu du peloton, sa portée continue à se propager en même temps que les jalons qu’il dépasse. Le dernier en date ? La Vuelta. Encore un passage important franchi malgré quelques regrets du coureur Ineos Grenadiers, 59e du général.

"Je suis un peu déçu de mon Tour d’Espagne, je n’ai jamais réussi à prendre les échappées. Mais collectivement, il y a de la satisfaction avec nos 3 victoires d’étapes [Ben Turner (5e), Egan Bernal (16e) et Filippo Ganna (18e), N.D.L.R.] -, analyse le Monégasque. J’ai beaucoup appris, je garde ça en mémoire pour la prochaine édition au départ de Monaco, où je n’aurai plus ce côté découverte".

"Monaco n’est plus là pour se contenter de participer"

Désormais, le puncheur-grimpeur s’attaque, sous les couleurs de la Principauté, à ses troisièmes championnats du monde consécutifs, qui débutent demain avec le contre-la-montre autour de la capitale rwandaise Kigali (40,6 km). Lui n’y sera pas, puisqu’il s’envole dans le même temps pour l’Afrique et participera seulement à la course en ligne prévue dimanche prochain.

"Je commence à avoir une petite habitude des Mondiaux. En plus, c’est l’année où je me sens le plus préparé pour ce rendez-vous. Il n’y a rien de tel que finir un grand Tour pour ça, donc je suis assez optimiste et serein."

Antoine Berlin, l’autre Monégasque ayant déjà goûté aux saveurs des championnats du monde en 2022 en Australie, n’avait pas terminé la course. Tout comme Victor Langellotti les deux années suivantes, que ce soit à Glasgow (2023) ou à Zürich (2024). Cette première édition de l’histoire sur le continent africain sera-t-elle celle qui brisera la malédiction du Rocher ?

Quoi qu’il en soit, l’été faste du nouvel homme fort du cyclisme en Principauté, ponctué de cette victoire historique en Pologne, ne peut que donner du crédit à sa présence sur les routes rwandaises.

"Mes performances de 2025 me confèrent une certaine légitimité à me trouver ici, c’est évident. L’engagement d’un coureur monégasque n’est plus tellement vu comme une curiosité par les observateurs et les journalistes. Monaco est de moins en moins là pour se contenter de participer."

Comme à l’accoutumée, Victor Langellotti sera l’unique coureur de la Principauté aligné, le pays ayant un quota d’un seul représentant. La France, elle, en dispose de huit, tout comme la Belgique, respectivement 6e et 1re nations mondiales. Comprenez donc que la manière de rouler sera forcément différente pour le 180e du classement UCI en individuel.

"Là aussi, je connais cette situation. En juniors, je courais déjà seul. Il n’y a plus ce rôle tactique que j’ai avec Ineos. Le raisonnement est plutôt facile ; soit j’essaye de prendre rapidement l’échappée pour rester dans le groupe de tête, même en étant repris, soit je reste dans le peloton en profitant du travail des autres nations pour jouer un coup à la fin."

"Le Rwanda, tous disent que c’est une ambiance de folie"

Si sa stratégie sera décidée en fonction de la météo - la pluie serait favorable à l’échappée -, du comportement de Pogacar, et d’autres paramètres, le Monégasque est déjà fixé sur le parcours démentiel qui l’attend. 267,5 km, 5 475 m de dénivelé, et un titre honorifique de tracé "le plus difficile de l’histoire [des championnats du monde]", selon l’UCI elle-même. 

"C’est simple, les jambes vont décider de la place que chacun mérite d’avoir, il n’y aura pas de contestation possible", pronostique le grimpeur-puncheur, décidé à jouer sa carte à fond. "Je vois ça comme un challenge. J’aimerais prendre l’échappée, ce que je n’ai pas pu faire sur la Vuelta, mais l’essentiel ce sera surtout de n’avoir aucun regret."

Au Rwanda, pays traditionnellement fan de cyclisme, Victor Langellotti vivra en plein cœur du peloton, ou un peu plus devant, un moment d’histoire. "J’ai pas mal de retours de collègues qui ont fait le Tour du Rwanda et tous s’accordent à dire que le nombre de passionnés de vélo qu’il y a là-bas, c’est une folie. Je m’attends à une énorme ferveur sur le bord des routes pour cette première sur le sol africain."

Un supplément d’âme bienvenu pour celui qui s’est ressourcé toute cette semaine, avant d’entrer dans la tempête de Kigali.

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