Ils sont 5, dans une salle indépendante de la bibliothèque municipale L’Odyssée, juste à côté du Palais de l’Europe, à être venus assister ce samedi matin au cours de Thierry Sitter-Thibaulot, professeur d’histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques au lycée mentonnais Pierre-et-Marie-Curie. Parmi ces 5 élèves, certains ont eu l’enseignant en Seconde. Ils le retrouvent quelques jours avant de passer leurs épreuves, lundi et mardi concernant l’histoire-géographie.
L’occasion pour eux d’approfondir une énième fois les points qu’ils ne maîtrisent pas encore sur le bout des doigts. Une élève a par exemple demandé à retravailler la méthode de l’analyse de documents. C’est ainsi que M. Sitter-Thibaulot diffuse, via un rétroprojecteur, une photographie de Charles et Yvonne de Gaulle, attablés à un banquet officiel aux côtés de John Fitzgerald Kennedy, ancien président des Etats-Unis, et sa compagne Jackie. Armé d’un laser vert pour mieux montrer de quoi parle-t-il précisément, le professeur leur délivre une multitude de conseils pour bien lire un tel document.
"Les élèves ont souvent des questions de dernière minute"
"Vous avez des indices qu’il faut exploiter, comme une pelote de laine dont vous tirez le fil. Vous faites ensuite un plan à partir de cette analyse de comparaison des documents." Cet exercice, auquel il faut en général consacrer 1h30, est intégré à une épreuve de 4 heures qui comprend également une dissertation. "Au lieu de faire des révisions de manière classique, nous partons des points pour lesquels les élèves demandent des éclaircissements. Et on utilise des vrais sujets, issus des années précédentes", expose Thierry Sitter-Thibaulot.
"On est plutôt à l’aise dans la matière, mais certains sujets peuvent s’avérer difficiles", témoigne Flavio, qui assiste à un tel cours pour la première fois. "On est beaucoup moins, donc il y a plus d’interactions, ça nous pousse à être investi", ajoute-t-il. Et pour l’enseignant, en quoi un tel dispositif diffère-t-il des cours habituels?
"Les élèves sont particulièrement motivés et volontaires. Je fais ça par plaisir, car je connais Rose-Marie Matton." En effet, ce dispositif est une initiative personnelle de la directrice de la bibliothèque, rapidement mise en place à son arrivée à la direction de l’établissement, en 2014. "D’expérience, je sais que les élèves ont souvent des questions de dernière minute, qu’ils ne peuvent plus poser à leurs professeurs respectifs. Tous n’ont pas la chance de bénéficier de professeurs particuliers."
"Tout y est pour réviser dans les meilleures conditions"
Au cours de cette dernière ligne droite avant le bac, les horaires de L’Odyssée sont élargis, de façon à ce qu’elle ne ferme pas entre 12h et 14h. Et sont organisés deux cours de mathématiques et un cours d’économie, en plus de ce cours d’histoire géographie. "Je n’ai trouvé personne pour enseigner le français", regrette Rose-Marie Matton. Mais au-delà de cela, la directrice est très satisfaite du rendement de l’établissement, en cette période de révision. "Ça marche très bien! Il faut dire qu’entre les éditions Annabac, les espaces “bulle de silence" ou encore la machine de boissons, tout y est pour réviser dans les meilleures conditions », estime-t-elle.
Des services accessibles à tous, et non seulement aux adhérents de la bibliothèque. "Mercredi j’avais 80 jeunes dans la bibliothèque!" Samedi aussi, certains lycéens étaient venus réviser, en dehors des cours spécialement dispensés. "Le fait d’être entouré de gens qui travaillent, ça force à en faire de même", souligne Edwin. "On se concentre beaucoup mieux ici qu’à la maison. C’est plus calme, il n’y a pas l’ordinateur, la famille, etc", apprécie Albert, élève du lycée Saint-Joseph de Roquebrune-Cap-Martin. Ce dernier espère obtenir la mention Bien, grâce à son travail et sûrement un petit peu à L’Odyssée.
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