Lundi
Nouveau front républicain. Qu’il est fort, Boyard ! À force de provocations et d’antisionisme, le jeune député LFI du Val-de-Marne a réussi à se mettre tout le monde à dos. Arrivé en tête au premier tour de l’élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges, Louis Boyard a été sèchement battu au second par une candidate LR. Avec un score riquiqui digne de Passe-Partout, il signe un fiasco cuisant. Un échec personnel et une énorme désillusion pour le père Fouras de l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui lançait à travers cette élection la conquête de 140 villes en 2026. Comme jadis le RN, La France insoumise semble avoir atteint son plafond de verre. En se radicalisant à vue d’œil, son chef s’isole un peu plus chaque jour. Épouvantail aux yeux de ses ex-alliés de gauche, aimablement qualifiés de « félons » au lendemain de la déroute de dimanche, il fait figure de repoussoir pour les électeurs qui réinventent le front républicain aux dépens de LFI.
Mardi
Coffre à jouets. Soirée avant-première au salon Rétromobile de Paris. Pousser les portes du Palais des expositions cette semaine revient à ouvrir un coffre à jouets géant. De la DS ou la 4L de notre enfance aux Ferrari de légende à plusieurs millions d’euros, une formidable usine à rêves qui va attirer plus de 100 000 visiteurs. À une époque où la bagnole est chassée des villes, dénigrée et surtaxée, Rétromobile démontre de manière éclatante l’attachement des Français à leur passé automobile. Dissuadés par le prix délirant de voitures neuves qui ont oublié depuis longtemps le sens de l’essentiel, pèsent des tonnes et bipent en permanence, de plus en plus d’entre eux choisissent de rouler avec des autos de 20, 30 ans ou plus. 205, R5, Twingo 1, populaires des années 80, 90 et 2000 : des modèles basiques, attachants, économiques et en définitive beaucoup plus durables que des voitures récentes hors de prix dont les pièces de rechange comme l’entretien coûtent une fortune.
Mercredi
Le Monopoly géant de Trump. Dans l’excellent film The Apprentice d’Ali Abbasi, on assiste à l’ascension irrésistible d’un roi du béton à l’ambition démesurée et au culot monstre. Dans le New York des années 70, le jeune Donald Trump dynamite le marché de l’immobilier, imposant, avec une vision très personnelle des règles et de la morale, ses tours géantes et ses immeubles mégalos. Cinquante ans plus tard, le Président Trump applique la même méthode. Après avoir annoncé son intention de racheter le Groenland comme un vulgaire terrain vague, d’étendre son emprise au Canada et d’exproprier le canal de Panama, il prétend prendre le contrôle de Gaza pour en faire « la Côte d’Azur du Proche-Orient ». Aux yeux de l’homme le plus puissant du monde, la géopolitique se résume à un jeu de Monopoly sur lequel l’Amérique doit poser le maximum de maisons et d’hôtels. Une sorte de Trump Tower planétaire bâtie à toute allure par un Président qui se voit avant tout comme un promoteur immobilier du monde.
Jeudi
L’ami du quotidien. Au faîte de son impopularité, Emmanuel Macron se démultiplie pour regagner les faveurs des Français. Désormais adepte des rencontres directes avec eux à l’abri de la presse, comme la semaine dernière dans un bar PMU de l’Aisne, le président de la République s’est trouvé une nouvelle vocation : celle du porteur de bonnes nouvelles. Interpellé il y a quelques jours par un influenceur se plaignant d’avoir écopé d’un PV pour avoir réglé son péage avec son smartphone, il lui a répondu lui-même sur TikTok, annonçant que ce sujet serait réglé au plus vite. Aujourd’hui, c’est encore via le réseau social chinois que le chef de l’État prend la parole, cette fois pour annoncer le remboursement à 100 % des fauteuils roulants. Une excellente mesure très attendue par les associations, ravies de ce coup de pouce présidentiel inespéré. Si Emmanuel Macron poursuit sur cette voie, les Français vont finir par adorer ce nouvel ami du quotidien.
Vendredi
Les 1 000 vies de la présidente. « Ne changez rien ! » La petite phrase de Jean-Louis à l’adresse de Yaël Braun-Pivet sonne comme un cri du cœur. Comme lui, nos lecteurs ressortent conquis d’une heure et demie d’échanges avec la présidente de l’Assemblée nationale. Rompue à l’exercice, soucieuse de ne pas se couper des réalités du terrain, elle effectue aujourd’hui à Toulon son 54e déplacement depuis son élection au perchoir. Son credo : « réconcilier les Français avec la politique », à une époque où le lien n’a jamais été aussi distendu. Jalouse de son indépendance, Yaël Braun-Pivet délivre une parole libre. N’hésitant pas à s’affranchir d’Emmanuel Macron ou à marquer sa différence par rapport à François Bayrou, l’ancienne avocate trace sa propre route. Jusqu’à l’Élysée ? L’intéressée botte en touche : « J’ai eu mille vies, et j’espère bien en avoir mille autres. » Ne jamais dire jamais…
Samedi
Nomophobe anonyme. C’est grave, docteur ? En cette journée mondiale sans téléphone portable, j’apprends au détour d’un article que je suis atteint de nomophobie. Peu connue mais très répandue, cette pathologie désigne ceux qui, comme moi, paniquent sans leur smartphone. Suis-je si dépendant que cela ? L’examen des statistiques de mon iPhone est accablant : cette semaine, mon temps d’écran s’est élevé en moyenne à 5,5 heures par jour, contre 3,6 en moyenne pour les Français. Après 31 années d’une addiction qui ne fait qu’empirer depuis mon premier Samsung modèle 1994 à antenne télescopique, je vais bientôt devoir me résoudre à m’inscrire aux Nomophobes anonymes. Bonjour, je m’appelle Denis et je suis nomophobe…
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