Edito

Par Lionel Paoli

Édito. Les perdants magnifiques

Laurent Wauquiez a rejoint la cohorte de ceux qui ont "failli être", ceux qui ont frôlé le Nirvana, grands timoniers échoués à une encablure du port. Mais pourquoi les aime-t-on tant, ces ambitieux englués dans la poisse, encalminés de guigne ?

Publié le 20/05/2025 à 06:50, mis à jour le 20/05/2025 à 06:50
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Laurent Wauquiez se voyait déjà président de LR, puis candidat à l’Élysée. Hélas… Photo AFP

En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, Laurent Wauquiez a rejoint le club des grands brûlés de la politique. L’ex-candidat "naturel" des Républicains a été humilié par Bruno Retailleau, élu à la présidence du parti avec trois fois plus de suffrages.

Il rejoint la cohorte de ceux qui ont "failli être", ceux qui ont frôlé le Nirvana, grands timoniers échoués à une encablure du port. Michel Rocard, Lionel Jospin, Raymond Barre, Jean-Pierre Raffarin, François Fillon – parmi d’autres – s’y sont abîmés, convaincus qu’ils auraient "fait mieux" si la chance, les vents ou les courants leur avaient été favorables.

L’histoire ne retient que la geste des vainqueurs. Mais leurs contemporains gardent toujours un brin d’affection pour ces champions privés de piédestal. Pourquoi les aime-t-on tant, ces ambitieux englués dans la poisse, encalminés de guigne ? Probablement parce que nous devinons leur drame intime.

Superman sans cape

Imaginez… Depuis l’âge des culottes courtes, vous êtes portés aux nues. On vous encense, on loue votre réactivité, votre flair, votre intelligence. La réussite s’accroche à vos pas comme un fidèle toutou. Bientôt, vous attirez une cour qui vous prédit un "destin national". Les flagorneurs éloignent peu à peu vos rares amis – car l’amitié est toujours rare.

Et soudain, après des années d’efforts, vous apercevez la lumière. Vous vous hissez, vous tendez les mains, vos doigts ressentent la chaleur… et vous retombez lourdement sur terre. Seul. KO technique.

Les Wauquiez d’hier, d’aujourd’hui et de demain nous ressemblent tels que nous sommes dans nos mauvais jours, au saut du lit, avant d’avoir ajusté notre masque social. Superman sans cape, version Clark Kent qui se prend les pieds dans le tapis.

Bien plus humains, finalement, que ces premiers de cordée qui crapahutent au sommet sans la moindre auréole de sueur.

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