Salon Top Marques: une moto et une voiture volantes dévoilées en avant-première mondiale à Monaco

Au milieu des bolides aux courbes vertigineuses disséminés dans l’espace Ravel du Grimaldi Forum, deux engins volants détonnent par leur apparence futuriste.

On les croirait tout droit sortis d’un film de science-fiction à gros budget. Mais non, le XTurismo et le Jetson One sont bien là, en chair et en carbone, devant nos mirettes éblouies. Objets de tous les regards, de tous les commentaires, car dévoilés en lancement mondial, ce jeudi à Monaco, par le prince Albert II.

Leurs créateurs nous ont présenté ces véhicules capables d’évoluer dans les airs, leurs caractéristiques techniques et le prix - conséquent, naturellement - qu’il faudra débourser pour un usage avant tout récréatif, mais qui pourrait évoluer vers des missions d’intérêt public.

Le XTurismo: cette moto volante inspirée de… Star Wars

La paternité de ce deux-roues volant hybride, doté d’un moteur à combustion et de quatre moteurs électriques, on la doit à un ingénieur en aéronautique, certes, mais aussi à un éternel fan de la saga de la Guerre des Étoiles.

"Pour moi, c’est devenu un rêve de construire dans la vie réelle quelque chose provenant d’un film", sourit Shuhei Komatsu, PDG de la société nippone ALI Technologies.

Trois années de recherches et développement plus tard, ce doux rêveur concrétisait ce projet lors d’un match de baseball à Hokkaido au Japon. La silhouette en carbone du XTurismo, conduit par le manager de l’équipe locale, s’élevait alors dans les airs, devant un public épaté.

Telle une plume portée par le vent, malgré ses 300 kg à la balance. "La moto peut aller jusqu’à huit mètres de hauteur et entre 80 et 100 km/h de vitesse. Il est capable de voler pendant quarante minutes", explique son créateur.

Au Japon, plus de dix exemplaires ont déjà été vendus pour la somme de 777.000 dollars l’unité. "Principalement pour de l’usage personnel, sur des terrains privés par exemple. Un homme l’a aussi acheté pour les clients de son complexe hôtelier". À terme, l’engin pourrait aussi être utilisé par des équipes de secours pour atteindre des zones difficiles d’accès en cas de catastrophes naturelles.

Depuis hier, le XTurismo est proposé à la vente, mondialement, avec une livraison prévue en octobre. Même si, pour l’heure, il n’est pas encore homologué pour l’usage public. "Ça le sera un jour. On l’espère pour 2025. Cela dépend de la réglementation de chaque pays", confie Shuhei Komatsu.

Des pays du Moyen-Orient, où la réglementation sur ces véhicules s’avère plus laxiste qu’ailleurs, se sont d’ores et déjà montrés intéressés.

Cinq minutes pour apprendre à piloter le Jetson One

Un peu plus loin, le Jetson One ne passe, lui non plus, pas inaperçu. Cette voiture volante - assimilée à un avion selon ses créateurs - connaît déjà un franc succès puisque 400 personnes dans le monde, principalement aux États-Unis, ont déjà déboursé 92.000 dollars pour s’offrir cet engin électrique capable d’évoluer dans les airs durant 20 minutes grâce à ses huit batteries.

Du fait de sa silhouette poids plume en aluminium et fibre de carbone - à peine 90 kg à la balance - et de sa vitesse de pointe de 100 km/h, le Jetson One ne nécessite pas de licence de pilotage.

"C’est très facile à piloter. Cinq minutes suffisent pour apprendre à le manipuler. Après le vol, vous pouvez changer la batterie par une nouvelle en seulement deux minutes", promet Tomasz Patan, l’un des deux créateurs.

Équipé de moult dispositifs de sécurité, notamment d’un système de parachute balistique et d’un ordinateur de vol triple redondant, il peut continuer de fonctionner avec un seul moteur.

"Le Jetson One ne peut être utilisé que pour du récréatif, sur terre, près d’un yacht par exemple. On ne peut pas survoler les zones peuplées avec, prévient-il. Il y a quelques cas d’usage comme la livraison de matériels importants, d’organes ou de patrouilles à la frontière", précise-t-il.

Il faudra désormais attendre 2023 pour que ce "joujou" soit livré à ses nouveaux propriétaires. "Nous voulions créer le futur. C’est chose faite. Et ce n’est que la première étape. La seconde version sera plus mature, aura un cockpit fermé et pourra transporter deux personnes autour des grandes villes."

Dans trois à quatre années promet Tomasz Patan.