La Compagnie des amandes veut taxer l’amande californienne

L’entreprise aixoise cofondée par Arnaud Montebourg qui investit dans une casserie à Brignoles vient d’écrire à la Commission européenne pour réclamer l’établissement de droits de douanes sur les amandes d’importation américaines de 50%.

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Marie-Cécile Bérenger Publié le 04/06/2025 à 18:27, mis à jour le 04/06/2025 à 18:27
Arnaud Montebourg et François Moulias, directeur général de l’entreprise (à droite), ont cofondé la Compagnie des amandes en 2018 pour relancer une filière française amandicole. Photo DR

La Compagnie des amandes, cofondée par Arnaud Montebourg afin de relancer une filière amandicole française, vient d’adresser une requête très officielle à la Commission européenne, pour réclamer des contre-mesures à l’encontre des Etats-Unis, ciblant l’importation d’amandes californienne sur le sol européen.

L’entreprise aixoise à la tête de 230ha de vergers en France et en passe d’ouvrir une casserie à Brignoles dans le Var, évoque dans son courrier "des importations excessives par l’Union Européenne de fruits à coques produits aux États Unis d’Amérique."

Cosignée de l’ancien ministre du redressement productif et du directeur général de la Compagnie des amandes François Moulias, la lettre appelle à de véritables mesures de rétorsion dans un contexte de guerre commerciale déclarée par le président Trump, "Face aux droits de douane américains, l’Europe doit établir de robustes et durables contre-mesures pour protéger ses filières agro-alimentaires et particulièrement sa filière amandes. Il s’agit à la fois d’une nécessité et d’une opportunité."

Et rappelle le déséquilibre entre les productions européennes et outre-Atlantique: un rendement de 3 tonnes à l’hectare en Californie, contre 1 à 2 tonnes en Europe, où l’amandiculture est beaucoup moins intensive.

Le duo d’entrepreneurs pointe la consommation excessive d’eau en Californie pour les besoins de cette culture, qui assèche les nappes phréatiques: entre 9.150m3/ha et 13.200m3/ha selon les ONG américaines, contre 4.000 à 6.000m³/ha en Espagne, 3.500 à 5.000m³/ha en Italie.

"En France, la Compagnie des Amandes (premier verger de France) exprime un besoin qui, selon les contextes météorologiques, s’échelonne entre 2500 et 4000m3/ha et par an."

Déplacement d’abeilles

Autre agression environnementale, pointe l’entreprise aixoise: le déplacement de millions d’abeilles pour polliniser les vergers californiens, désertés par les insectes en raison des pratiques de cette agriculture intensive.

"Chaque année durant la floraison des amandiers, les agriculteurs californiens font venir environ 2,2 millions de ruches (chiffre 2023 selon le United States Department of Agriculture)".

Autant de points noirs qui pourtant rendent économiquement plus forte la filière amandicole américaine, dont les fruits sont vendus moins chers, au détriment des producteurs européens qui pourtant sont de plus en plus nombreux, et dont les volumes croissent: les Espagnols approchent des 370.000 tonnes, les Italiens 75.000 tonnes, les Portugais 62.000 tonnes, les Grecs 28.000 tonnes.

La France reste un petit producteur avec environ 2200 tonnes, en hausse constante. La Compagnie des amandes sollicite donc l’établissement de droits de douanes sur les amandes d’importation américaines de 50%.

"Les importations d’amandes américaines en Europe sont trop élevées, car l’UE est encore importatrice nette et très loin d’être autosuffisante, puisque les importations d’amandes américaines représentent à elles seules près d’un milliard d’euros", rappellent les cofondateurs de l’entreprise provençale, qui ont déposé ce memorandum dans le cadre de la consultation publique organisée par la Commission Européenne concernant les nouvelles mesures tarifaires des États-Unis sur les importations de divers produits originaires de l’UE ou en provenance de l’UE, et les mesures de l’UE envisagées en réponse.

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