73 voitures, scooters, vélos et trottinettes saisis ou réformés mis aux enchères à partir de 30 euros ce jeudi à Monaco

Dans les couloirs de la fourrière de Monaco, des dizaines de voitures, scooters, vélos et trottinettes s’entassent. Jusque-là, rien d’étonnant pour un tel lieu. Mais ces véhicules sont destinés à trouver de nouveaux propriétaires dès ce jeudi 3 avril, lors d’une vente aux enchères organisée à la salle des ventes du Victoria. Ainsi, pour offrir la possibilité aux potentiels intéressés de voir le bien avant d’enchérir, la fourrière ouvre ses portes au public ce mardi de 10 à 13h et ce mercredi, de 14 à 17h.

Deux ventes aux enchères par an, à partir de 30 euros

"Deux fois par an, on organise une vente aux enchères de véhicules. Ce sont soit des véhicules réformés des services de l’administration à qui nous donnons une seconde vie, ou alors, des véhicules qui ont été réquisitionnés sur la voie publique par la Sûreté publique, et pour lesquels les propriétaires n’ont pas régularisé les amendes ou autres formalités qu’ils sont obligés d’accomplir", renseigne Aurélie Péri, administrateur des Domaines. Une vente aux enchères ou 73 véhicules seront proposés à l’achat. "73… on est dans la moyenne haute. En général, il y a entre 50 et 80 véhicules par vente aux enchères", commente l’administrateur des biens. Plusieurs points à prendre en considération: "On ne peut pas essayer le véhicule lors de la visite à la fourrière et l’état du bien est à constater sur le moment." Pour les véhicules saisis contrairement aux réformés, il n’y a pas de suivi et les clefs ne sont pas fournies… ce qui implique donc des dépenses supplémentaires par la suite.

Concernant les mises de départ, comptez dès 30 euros pour un deux et trois-roues et dès 50 euros pour une automobile. Pas de grosse cylindrée, pas de voiture customisée, ou autre extravagance.

"Ce sont des véhicules classiques, de la vie courante. La première immatriculation connue remonte à l’an 2000. Cela permet aux particuliers qui veulent faire une bonne affaire ou aux professionnels qui veulent refaire un véhicule voire revendre les pièces détachées de pouvoir profiter de ces biens à la vente", enchaîne-t-elle.

Une Austin des années 1970 à l’histoire bien particulière

Si la plupart des biens entreposés sont effectivement banals, il y en a tout de même un qui attire davantage l’œil que les autres. Une Austin 2.200 HL Princess de couleur verte des années 1970. La pépite des 73 véhicules proposés ce jeudi. Et son histoire vaut le détour. En 2015, plusieurs médias britanniques se sont fait l’écho de l’aventure de cette voiture et de ses trois amis britanniques, partis à Monaco dans le cadre d’un rallye caritatif. "Trois salariés de l’université dentaire de Glasgow, Jérémy Bagg, Neil Campbell et Ronnie Ford, ont acheté la Princess pour 300 livres conformément au règlement du rallye. Leur campagne s’inscrivait dans le cadre d’un appel de fonds de 1,3 million de livres pour la construction d’un nouveau laboratoire dentaire. Un nom d’équipe était requis et les Mad Molars sont nés [les molaires folles en français, NDLR]", raconte le journal "Classic Car Buyer".

Malgré un bon départ, l’équipage est contraint d’abandonner non loin de Turin, à cause d’un problème de piston. Mais il tient à amener la voiture en Principauté, sa destination finale. "Grâce à un contact à la Monte-Carlo whisky society [désormais Monaco whisky & spirits club, NDLR], la voiture a pu poser devant l’Hôtel de Paris avant que l’équipage rencontre le prince Albert II [...] il a été décidé de ne pas rapatrier le véhicule au Royaume-Uni et de l’offrir au Prince pour la vendre aux enchères au profit d’une œuvre caritative", poursuit le média britannique. Au final, les trois compagnons de route ont réussi à lever 10.000 livres pour leur projet caritatif. Si on ignore tout de ce qu’est devenue cette automobile entre 2015 et 2025, une chose est sûre, elle est bien restée (ou revenue) en Principauté… et constituera assurément l’attraction de cette vente aux enchères jeudi.

Comment enchérir?

Il y a trois moyens d’enchérir lors de la vente de jeudi. " On peut se présenter directement à la salle des ventes où il faudra fournir une pièce d’identité et remplir un formulaire ", indique l’administrateur des Domaines, Aurélie Péri. " On peut solliciter une ligne téléphonique pour enchérir en direct lors de la vente où on peut également faire une offre de prix jusqu’à la veille de la vente pour définir un prix d’enchère plafond. " Pour cela, il faudra prendre attache avec la salle des ventes via sallevictoriamonaco@gmail.com.

Par ailleurs, pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer à la fourrière, la liste des véhicules à vendre est disponible sur monservicepublic.gouv.mc