"C’est la concrétisation de la première phase": les Archives nationales de Monaco commencent à s’organiser
Après quatre années de préfiguration, la mission est en place et dispose aujourd’hui d’un espace physique et d’un site internet pour finalement partager ses données et ses documents.
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Cédric VéranyPublié le 15/07/2025 à 08:00, mis à jour le 15/07/2025 à 16:20
Michael Bloche, directeur des Archives nationales dans les rayonnages aménagés. Photos Jean-François OttonelloCrédit photo Web uniquement.
Des centaines de mètres de rayonnage répartis dans des salles ressemblant à des coffres-forts, la direction des Archives nationales a désormais un siège.
Après quatre années à préfigurer, concevoir les classements, les textes juridiques, constituer une équipe, le service compte aujourd’hui treize membres qui officient dans 500 mètres carrés totalement rénovés et aménagés dans les étages du Triton à Fontvieille.
"C’est la concrétisation de la première phase de notre projet immobilier", explique Michael Bloche, directeur des Archives nationales, "une deuxième phase est prévue d’ici trois à quatre ans, pour avoir une surface supplémentaire et pouvoir continuer à collecter des archives patrimoniales car le volume est très important et nous serons à terme saturés sans un bâtiment qui prend le relais."
Les documents de 150 entités rassemblés
Crédit photo Web uniquement.
Techniquement, la création des Archives nationales représente une petite révolution dans le volet patrimonial du pays. Puisque le service, placé sous l’autorité du ministre d’État a englobé les archives du gouvernement et y associe peu à peu toutes les archives dites d’intérêt public.
C’est-à-dire toutes celles des hautes institutions du pays, des tribunaux, des entreprises concessionnaires. Mais aussi les archives des sociétés dont l’État est actionnaire, des associations et des fondations qui bénéficient de subventions publiques.
Au total, quelque 150 entités visées par ce geste de conservation patrimoniale. "Toutes ces entités nous les accompagnons au quotidien, nous les conseillons, nous les contrôlons quand il s’agit de vérifier que tout est bien conservé. Nous les aidons pour établir des inventaires, des référentiels d’archivage, à numériser les documents", commente Michael Bloche.
Auparavant, chaque entité conservait ses archives selon ces prérogatives. Dernièrement, le service a collecté les archives du Conseil national jusqu’en 1949, une partie des archives anciennes du Centre scientifique de Monaco, celles des cinquante années d’activité de Ramoge et bientôt celles de la commune.
Le Palais princier, lui, garde les siennes. "Ce n’est pas notre périmètre", poursuit le directeur des Archives nationales, "ce sont des archives privées, des biens de la Couronne liés à la Famille princière. Et y sont conservées aussi une partie des archives du gouvernement d’avant 1911, avant la Constitution depuis laquelle le Souverain ne se confond plus institutionnellement avec l’État."
Consultations physiques et numériques
Crédit photo Web uniquement.
Même sans le patrimoine palatin, les Archives nationales sont un trésor pour qui s’intéresse à l’histoire de la Principauté. On y trouve autant des documents officiels exhaustifs que des brevets d’invention déposés à Monaco ou des vieilles photos de services gouvernementaux d’urbanisme, qui permettent de voir l’évolution du pays de 1960 à 1990 en termes de construction.
Un exemple des quelque 25.000 documents accessibles au public, parmi le million de vues déjà numérisées et archivées. "En fonds, nous avions 165mètres linéaires l’an passé. Et rien que d’ici à juillet, nous allons intégrer 250 nouveaux mètres linéaires, des cartes, des plans, des maquettes, des dossiers. On va arriver à 400mètres linéaires."
Pour le grand public, ces données sont désormais accessibles. Consultables sur rendez-vous en semaine dans les locaux du Triton ou les salles de lecture du ministère d’État. Ou encore via le site web archives-nationales.gouv.mc, pensé comme un portail national de diffusion d’inventaires normalisés.
La data présente permet de remonter le fil de son arbre généalogique, ou de trouver des informations sur les évolutions d’un bâtiment, d’une maison, d’un quartier. Les éléments d’ordinaire les plus recherchés.
Pour le lancement du site internet, les équipes ont aussi mis en ligne, un fonds amusant: 2.500 fiches de demande de passeports par des Monégasques entre 1917 et 1930, conservées dans les placards du gouvernement.
On y découvre les renseignements de l’époque et les images où l’on pouvait poser sans les codes obligatoires désormais des photos d’identité.
"Ce sont des fiches d’individus décédés et pour les quelques centenaires dont nous avions trace dans ces documents, on ne les a pas publiés pour des raisons de protection de la vie privée", précise Michael Bloche. Une part du patrimoine du XXe siècle que les amateurs apprécieront.
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