Festival de tragédie de Nice en juin: voici nos trois coups de cœur

Muriel Mayette-Holtz, la directrice du Théâtre national de Nice (TNN), voulait faire en France ce qui existe déjà en Sicile et en Grèce: un festival de tragédie à ciel ouvert. Le cadre idéal ? Les arènes de Cimiez. Résultat: 3.900 spectateurs l’an dernier, pour la première édition, et surtout 20% de moins de 25 ans.

Cette saison, le TNN remet le couvert avec une deuxième édition: six spectacles et dix représentations du 18 juin au 5 juillet. Elle mélangera les grands textes de la tragédie française, chers à Muriel Mayette-Holtz, avec des textes plus contemporains. Sa seule condition ? "Que ça nous touche profondément." Nos trois coups de cœur.

1. "Phèdre", mis en scène par Robin Renucci

Un classique de la tragédie. Le metteur en scène marseillais apporte sa touche personnelle pour une version totalement différente de celle jouée lors de la première édition du festival. Une œuvre puissante, à laquelle le cadre apporte beaucoup: "Lorsque vous jouez dans une salle, il faut la remplir. À l’extérieur, il y a une beauté naturelle et, surtout, les arènes subliment la pièce", s’émerveille Muriel Mayette-Holtz.

Mardi 24 et mercredi 25 juin, à 21h, aux arènes de Cimiez.

2. "Le Vieil Homme et la Mer", mis en scène par Muriel Mayette-Holtz

Adaptation du roman d’Ernest Hemingway paru dans les années 1950, cette pièce est un clin d’œil à la Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc) organisé à Nice en juin. Produite par le TNN, cette pièce met en scène un combat de l’homme face à la nature et une lutte pour la survie. "C’est un hymne à la dignité, au courage et au respect que nous devons à cette Méditerranée nourricière et impitoyable", décrit Muriel Mayette-Holtz.

Mercredi 18 juin, à 21h, aux arènes de Cimiez.

3. "Le Professeur" d’Émilie Frèche, mis en espace par Muriel Mayette-Holtz

L’histoire rappelle une triste et tragique actualité: l’assassinat du professeur Samuel Paty devant son lycée en 2020. Cette pièce remonte le fil des dix jours qui ont précédé son assassinat. Sur scène, une seule voix pour cette lecture-performance: l’actrice Carole Bouquet. "Il fallait que cette parole morcelée prenne corps d’une seule voix. Et qui de mieux que Carole Bouquet pour donner à entendre cette polyphonie?", se réjouit Muriel Mayette-Holtz.

Mettre en scène ce qui nous bouleverse, même le plus dur, est pour elle fondamental: "Le théâtre permet cette mise à distance. Représenter un drame, c’est déjà l’affronter." La tragédie dans ce qu’elle a de plus actuel et contemporain.

Lundi 30 juin, à 21h, aux arènes de Cimiez.