"Nous voulons inciter à la fête, à la danse": Amadou et Mariam bientôt en concert au Broc Festival

La tournée du duo malien passera par Le Broc Festival, le 28 juin, puis par le Delta Festival de Marseille, le 8 septembre. L’occasion de passer en revue leurs plus grands tubes, bientôt réunis dans un best-of intitulé "La vie est belle".

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Jimmy Boursicot jboursicot@nicematin.fr Publié le 20/06/2024 à 10:07, mis à jour le 20/06/2024 à 10:07
Photo Ojoz

Il faut parfois la sortie d’un best-of pour se rendre compte de la trace laissée par certains artistes, dont on n’aurait pas mesuré l’ampleur à sa juste valeur. Amadou et Mariam reviendront le 6 septembre avec "La vie est belle", dix-huit pistes mêlant tubes, inédits et remix. Et on peut dire que le menu sera riche, représentatif d’une carrière commune lancée dans les années 1980, puis accélérée en France à partir de 1998 et une prestation remarquée aux Transmusicales de Rennes, avec un premier bijou: "Je pense à toi".

"Il ne faut pas abandonner l’idée de la beauté"

L’épisode "Dimanche à Bamako", en 2004 (lire ci-dessous) propulsera les Maliens, vite tombés amoureux après leur rencontre en mars 1975 à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, dans une autre dimension. Et leur permettra de sauter hors des bacs "world music" dans lesquels on les cantonnait jusqu’alors. "Cela s’est fait sans avoir à en parler, juste en jouant. C’est bien quand c’est comme ça", nous dit Amadou Bagayoko au téléphone, pour une fois séparé de "sa" Mariam Doumbia.

Quand on écoute le chanteur et guitariste, tout a l’air simple, presque limpide. Si lui et sa compagne, dont les proches redoutaient l’union, ont été habitués à l’adversité, ils ont décidé d’aller vers la lumière. Au point d’appeler leur disque "La vie est belle", donc.

"On sait qu’elle ne l’est pas pour tout le monde, bien sûr. Mais c’est l’occasion de dire aux gens qu’il ne faut pas abandonner l’idée de la beauté, qu’il ne faut pas renoncer à la rendre aussi confortable que possible", estime Amadou.

"Chaque fois que nous faisons de la musique, même si le sujet est triste, nous voulons inciter à la fête, à la danse. Après, vous pouvez vous pencher sur le thème abordé."

Un numéro d’équilibristes réussi avec "Réalité", en 2004, puis en 2008 sur "Ce n’est pas bon". Deux morceaux intégrés au menu de ce best-of. "On a choisi les titres qui nous ont beaucoup accompagnés et qui ont marqué l’opinion", commente toujours aussi sobrement Amadou.

Productions modernes et instruments traditionnels

Cette compilation, c’est aussi un rappel des nombreuses collaborations internationales marquantes. À commencer par "Sabali", concocté avec l’Anglais Damon Albarn, ancien du groupe Blur et homme de l’ombre de Gorillaz, qui résume bien la manière dont le tandem marie ses influences. "On aime avoir des productions toujours très actuelles mêlées à des instruments plus traditionnels. C’est comme ça qu’on arrive à apporter une dimension nouvelle à nos albums. Et ‘‘Sabali’’, c’est vraiment une chanson qui nous a fait franchir un pas sur la scène internationale."

D’autres associations fructueuses, avec les Américains TV On The Radio ("Wily Kataso") et Santigold ("Dougou Badia"), le Canado-Somalien K’Naan ("Africa") ou encore le Sénégalais Akon ("Coulibaly") figurent également sur "La vie est belle".

"Le public nous facilite le travail maintenant!"

Alors qu’un nouvel album suivra sans doute rapidement (il est déjà bouclé selon notre interlocuteur, qui n’en dira pas plus), Amadou, 69 ans, et Mariam, 66 printemps, se réservent un été bien rythmé. Entre le 28 juin, date de leur venue au Broc Festival, et début septembre, où on les retrouvera au Delta Festival de Marseille, ils joueront vingt-cinq fois, partout en Europe, mais aussi en Amérique du Nord. "Le live, c’est toujours beaucoup de joie, même si les voyages sont parfois durs physiquement. Mais les gens connaissent mieux nos paroles, on peut dire que le public nous facilite le travail maintenant!"

> Au Broc Festival, vendredi 28 juin. Première partie: Carlos G. Lopes. 32,85 euros. directoproductions.com

> Au Delta Festival, à Marseille, dimanche 8 septembre a (avec Jain, Tiakola, Synapson...). De 56 à 125 euros. delta-festival.com

Les retrouvailles avec Manu Chao pour leur nouveau single, « Mogolu »

Entre ces trois-là, c’est une autre histoire qui dure. En 2004, Amadou et Mariam signaient un succès éclatant avec « Dimanche à Bamako ». Sorti en plein mois d’août, classé pendant 101 semaines dans le Top albums France, certifié triple platine (plus de 500 000 exemplaires vendus) et récompensé d’une Victoire de la musique, cet album embarquant le hit « Beaux dimanches » portait l’empreinte de Manu Chao.
L’ancien membre de la Mano Negra a produit et partiellement arrangé « Dimanche à Bamako », galette sur laquelle il a joué de certains instruments et composé plusieurs titres, seul, avec Mariam Doumbia et/ou Amadou Bagayoko. Le Français donne également de la voix sur « Sénégal Fast Food ».
Vingt ans après, le trio, qui n’avait pas perdu le contact, a repris le chemin des studios pour concocter « Mogolu », un inédit que l’on retrouvera sur « La vie est belle ».
« On a fait une séance d’écoute, Manu avait une petite musique, des accords. Mariam et moi, on a essayé de mettre des paroles dessus et ça a donné ce titre. On a enregistré à Barcelone, puis on a finalisé à Paris. ‘’Mogolu’’, ça veut dire ‘’les gens’’ en bambara. Comme on voyage énormément, on fait beaucoup de rencontres enrichissantes. C’est ce qui compte. Et c’est la même chose pour une collaboration artistique, c’est cet échange humain qui compte plus que tout. »

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