Alors que des données récoltées par La Chaîne Météo du groupe Figaro montrait que cet été était le "troisième plus chaud enregistré à Nice depuis 1942", une nouvelle étude démontre que ces vagues de chaleur pourraient nous faire vieillir plus vite.
Publiée ce lundi 25 août dans la revue Nature Climate Change, l'étude, menée par la chercheuse Siyi Chen de l'Université de Hong Kong, a été réalisée sur près de 25 000 Taïwanais, suivis pendant une quinzaine d'années. Le constat : être exposé à des vagues de chaleurs, d'une quarantaine de jours et avec une température moyenne de 28,5°C, deux années de suite, augmentent l'âge biologique de 12 jours. Soit une augmentation de la vitesse de vieillissement d'environ 3%.
Comparable à une mauvaise alimentation ou au tabagisme
Un chiffre qui peut sembler anodin, mais notable à l'échelle d'une vie, alerte Cui Guo, collaborateur de l'étude, auprès du New York Times : "C’était une étude sur deux années d’exposition, mais nous savons que les vagues de chaleur se produisent depuis des décennies." Et le vieillissement biologique est directement lié au développement de maladies. "C’est relativement faible mais c’est assez comparable à d’autres facteurs de risques comme le fait d’avoir une mauvaise alimentation ou faire peu d’exercice", ajoute auprès de l'AFP Yves Rolland, dirigeant d'un institut hospitalo-universitaire à Toulouse spécialisé dans les recherches sur le vieillissement. Ou même la consommation d'alcool et le tabagisme.
Pour estimer le niveau de vieillissement, les patients ont subi des tests comme le relevé du taux d'albumine dans le foie, la pression sanguine, ou la capacité à expirer rapidement de l'air. Ces données ont ensuite été comparées avec les données témoins de leur âge réel, calculé selon l'état de santé des poumons, du foie et des cellules d'une personne "saine".
Une niveau d'exposition difficilement estimable
Ces conclusions doivent tout de même être mesurées. D'abord l'étude n'a été menée que sur des habitants de Taïwan, comme l'explique le professeur en santé environnementale australien Paul Beggs, dans un commentaire publié avec l'étude : "Comme l’étude est circonscrite aux habitants de Taïwan, ses résultats ne peuvent pas forcément être généralisés à d’autres régions et d’autres populations, en particulier sous des climats différents."
Deuxièmement, il n'existe pas de méthode scientifique définie pour mesurer l'âge biologique, les critères ont donc été sélectionnés arbitrairement. Idem, il est difficile d'estimer le niveau auquel les patients ont subi les vagues de chaleur, même si les plus touchées seraient les travailleurs manuels, les habitants de zones où la climatisation est moins répandue, et les habitants des campagnes.
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