Le changement climatique a multiplié par 40 la probabilité de vagues de chaleur

Le changement climatique causé par l'homme a multiplié par 40 le risque de vagues de chaleur comme celle qui a favorisé les incendies meurtriers en Espagne et au Portugal en août dernier, selon un rapport publié jeudi par le réseau international World Weather Attribution.

La rédaction Publié le 04/09/2025 à 09:30, mis à jour le 04/09/2025 à 09:30
77 vagues de chaleur en Espagne depuis 1975. Photo NM

La péninsule ibérique, à la pointe sud-ouest de l’Europe, a connu des températures inhabituellement élevées tout au long du mois d'août, dépassant les 40°C dans de nombreuses régions.

Cette chaleur persistante a favorisé les feux de forêt, principalement dans le nord du Portugal ainsi que dans l'ouest et le nord-ouest de l'Espagne, où ils ont fait quatre morts dans chacun de ces pays, contraint des milliers de personnes à être évacuées et ravagé de vastes étendues de terres.

Et le changement climatique, principalement causé par la combustion de carburants fossiles, a rendu les conditions météorologiques propices aux incendies environ 40 fois plus fréquentes et 30% plus intenses, ont affirmé les scientifiques européens ayant travaillé sur l’étude du World Weather Attribution.

"Sans le réchauffement causé par l'homme, des conditions météorologiques aussi propices aux incendies ne se seraient produites qu'une fois tous les 500 ans, au lieu d'une fois tous les 15 ans comme c'est le cas aujourd'hui", a déclaré à la presse Theo Keeping, chercheur à l'Imperial College London.

Ces périodes de forte chaleur assèchent rapidement la végétation et sont susceptibles de déclencher des incendies intenses qui "peuvent générer leur propre vent, entraînant une augmentation de la longueur des flammes, des explosions et l'allumage de dizaines de feux à proximité à partir de braises volantes", a-t-il ajouté.

Plus de 1.100 décès en Espagne attribués à la vague de chaleur 

Autre facteur ayant aggravé l'impact du réchauffement climatique: l'exode rural, qui a laissé de vastes zones de terres moins bien exploitées qu'auparavant, selon Maja Vahlberg, conseillère au Centre pour le climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

"Le déclin de l'agriculture et du pâturage traditionnels réduit le contrôle naturel de la végétation. Les terres qui étaient autrefois habitées et exploitées sont donc devenues plus inflammables", a-t-elle ajouté.

En Espagne, plus de 380.000 hectares ont brûlé depuis le début de l'année, un record selon le Système européen d'information sur les incendies de forêt (EFFIS), qui collecte ces données depuis 2006. Le Portugal a de son côté perdu plus de 280.000 hectares.

La vague de chaleur qui a frappé l'Espagne pendant 16 jours en août 2025 a été "la plus intense jamais enregistrée", avec des températures moyennes supérieures de 4,6 degrés à celles observées au moment des précédentes vagues, d'après l'agence météorologique nationale AEMET.

Cet organisme espagnol a enregistré 77 vagues de chaleur dans ce pays depuis qu'il a commencé à tenir des registres en 1975, dont six dépassant de quatre degrés ou plus la moyenne. Cinq d'entre elles ont eu lieu depuis 2019.

Selon une estimation rendue publique mardi par l'Institut de santé Carlos III, plus de 1.100 décès en Espagne peuvent être attribués à la vague de chaleur du mois d'août.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.