Après Alex, deux Breillois témoignent après avoir affronté le cyclone Belal à la Réunion

Deux expatriés Breillois installés à la Réunion ont vécu cet événement climatique. Quatre ans après la tempête Alex, cet épisode a ravivé chez eux le traumatisme mais l’optimisme reste intact.

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Lisa Ricordi lricordi@nicematin.fr Publié le 20/01/2024 à 13:45, mis à jour le 20/01/2024 à 13:45
Depuis le cyclone Belal, de nombreux foyers sont sans eau et sans électricité. La situation s’ameliore peu à peu. Photo DR

Kayley Smith et Fela Reichenauer ont quitté Breil-sur-Roya pour s’installer sur l’île de la Réunion le 31 décembre dernier. Deux semaines après leur arrivée, l’annonce du passage du cyclone Belal [voir encadré] a été annoncée. Une nouvelle qui a ravivé le douloureux souvenir de la tempête Alex dans la mémoire de Kayley et Fela. Malgré l’angoisse, tous deux ont réussi à faire abstraction de la peur grâce à la présence de leurs quatre colocataires.

Les nombreux messages des Breillois prenant de leurs nouvelles et la solidarité véhiculée sur les réseaux sociaux les ont beaucoup aidés à surmonter cet épisode climatique. Confinés avec des denrées, de l’eau potable et quelques bouteilles de rhum, ces deux jeunes au tempérament optimistes comptent bien reprendre le cours de leur vie sur l’île où les choses reviennent peu à peu à la normale.

En vous installant à la Réunion, vous étiez au courant des aléas susceptibles de frapper l’île. Comment avez-vous vécu cette annonce?

Nous sommes Breillois et très attachés à notre village. Mais nous avions envie de voyager et l’île est magnifique, nous nous sommes très vite acclimatés et on s’y sent bien. Nous étions bien conscients des risques naturels auxquels ce territoire est exposé. Cependant, nous ne nous attendions pas à vivre un tel épisode si rapidement. Deux semaines après notre arrivée, le cyclone Belal a frappé le territoire.

À l’approche du cyclone, vous avez dû vous préparer. Comment vous êtes vous organisés, et quelle était l’ambiance générale sur l’île?

Nous étions au courant de l’avancée du cyclone et nous suivions son cours sur des applications météorologiques. Nous avons eu le temps de nous préparer, de faire le plein de courses et de se confiner. Nous vivons en collocation avec quatre autres locataires.

Les gens ont commencé à rentrer les meubles, la pression se ressentait mais globalement je n’ai pas senti une grande panique sur l’île. Tout le monde a été très consciencieux, a pris au sérieux les directives du gouvernement et a anticipé en prenant des mesures de sécurité.

Vous avez vécu la tempête Alex. Après un tel traumatisme, comment avez-vous vécu le passage du cyclone sur l’île seulement deux semaines après votre arrivée?

Forcément, avec ce que nous avons vécu avec la tempête Alex, j’étais anxieuse et cette annonce a ravivé des traumatismes. Je suis très attachée à Breil et voir son village dévasté, ça reste gravé dans la mémoire. La maison familiale avait été inondée et notre jardin emporté.

L’arrivée du cyclone nous a replongés dans cet épisode. Ce n’était pas une bonne idée mais avec mon conjoint, nous avons reregardé les photos de nouveau. Les souvenirs étaient encore vifs et dans ces moments-là, on a tendance à imaginer le pire. D’autant plus que selon les prévisions météorologiques, le cyclone s’annonçait être un vrai cataclysme. Par chance, malgré de très gros dégâts sur l’île, nous avons été épargnés.

Vous avez reçu de nombreux messages de Breillois. Qu’avez-vous ressenti en voyant cette solidarité sur les réseaux?

Avec Fela, mon compagnon, nous avons été très émus de voir les messages. Après la tempête, l’entraide et la solidarité ont été incroyables. Encore aujourd’hui, cette convivialité persiste et ce fut très touchant de recevoir des messages de soutiens, de voir que l’on prenait de nos nouvelles.

Les gens sont restés très marqués par la tempête et c’est une chose que nous avons tous vécue ensemble, soudés. C’est un lien qui restera intact, même à distance. Je les remercie infiniment car ce fut très rassurant de sentir cet appui de la communauté de la Vallée.

En raison des risques engendrés par les fortes intempéries, vous êtes restés enfermés plusieurs jours à domicile. Comment avez-vous vécu ce confinement?

Pendant la tempête, je me surprenais à regarder par la fenêtre, j’avais des petits coups de stress. Mais grâce à mes colocataires, le temps est passé vite. On s’occupait, on discutait, ils m’ont beaucoup aidé à relativiser et au final l’anxiété s’est dissipée. Un moment, notre toit a failli s’envoler, nous regardions de l’intérieur, impuissant.

Le grand palmier devant la maison s’agitait dans tous les sens. Fela est sorti en vitesse l’accrocher pour qu’il tienne. Une dose d’adrénaline ! Mais au final tout s’est bien passé et notre quartier a été épargné. Certes beaucoup de végétation a été arrachée, le niveau de la mer a bien gonflé, comme les rivières. Mais tout reprend son cours.

Cinq jours se sont écoulés depuis le passage du cyclone sur l’île, à quoi ressemble votre quotidien?

L’eau courante est revenue hier ! C’est une première victoire, le réseau revient lui aussi peu à peu et la vie reprend son cours. Mes colocataires ont recommencé à travailler et les gens ressortent peu à peu. Il est annoncé que le cyclone repasse sur l’île mais les Réunionnais nous ont expliqué que c’était normal et qu’a priori il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Nous sommes rapidement sortis regarder le coucher de soleil et mettre le bout du nez dehors pour voir un peu l’après cyclone. Les locaux reprennent leur quotidien, beaucoup ont déjà vécu ce type d’épisode, ils ont un rapport différent aux catastrophes naturelles.

Après cet épisode, songez-vous à partir vous installer ailleurs, ou êtes-vous bien décidé à rester malgré les risques d’aléas naturel?

Nous comptons bien rester ici. Pour tout vous dire, quelques mois après la tempête, nous avons acheté un appartement à Breil. Nous ne vivons pas dans la peur, la beauté d’un territoire passe avant tout. Nous nous sentons bien à la Réunion et même si notre installation est prévue pour un an, il n’est pas dit que nous n’y séjournions pas un peu plus...

Le cyclone Belal

Le cyclone Belal a frappé l’île de la Réunion dans la matinée du 15 janvier. Une alerte "violette" a été déclenchée, obligeant les autorités de secours à rester sur place. La population a été appelée à se confiner. Le cyclone Belal est un phénomène météorologique.

Il s’agit d’un cyclone tropical, formé dans l’océan Indien, s’étant déplacé vers l’île. Ce cyclone a apporté des vents violents, des pluies torrentielles et des risques élevés pour la population. Les habitants de La Réunion ont dû prendre des précautions et se préparer à l’impact du cyclone.

Les autorités locales ont également mis en place des mesures de sécurité pour assurer la protection de la population. Pour le moment, le bilan est de quatre morts.

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