Camille Cottin, Isabelle Huppert, Dany Boon, Vincent Macaigne, Isabelle Carré… Les stars se succèdent ces jours-ci à Angoulême (Charente) pour de la 18e édition du Festival du film francophone (FFA, du 25 au 30 août), organisé par Dominique Besnehard et Marie-France Brière. Au-delà des têtes connues, l’événement met aussi en lumière des nouveaux talents. Parmi eux, Mélissa Polonie, Cagnoise de 25 ans à l’affiche du documentaire Classe Libre, réalisé par Ambroise Sabbagh, qui revient sur une année de cours dans la prestigieuse formation du Cours Florent à Paris, où la jeune comédienne et ses camarades avaient joué une variante de Pulp Fiction de Quentin Tarantino sur scène. La principale intéressée ayant même repris le rôle de… Samuel L. Jackson!
Une vocation née à l’école primaire
Née à Cagnes-sur-Mer, Mélissa découvre le théâtre dès l’enfance grâce à sa maîtresse de CE1 qui l’incite à monter sur les planches en voyant son goût pour faire rire et son envie de récitations de poésies au tableau. Cette démarche l’amène à suivre divers cours, puis à intégrer des compagnies locales, comme Les Collectionneurs, une troupe azuréenne connue pour son répertoire comique (qui organise d’ailleurs la première édition des Remparts du rire du 12 au 14 septembre à Saint-Paul-de-Vence). La jeune actrice, qui a dû aussi relever des défis et combattre les préjugés notamment en raison de son métissage, y forge une solide expérience théâtrale, apprenant la rigueur et l’esprit d’équipe.
L’authenticité comme signature
"On se serrait les coudes, et on faisait toutes les tâches ensemble, du chargement du décor au démontage le soir", se souvient-elle. La compagnie, bien implantée, lui offre une première visibilité, avec des spectacles joués en région, puis dans la capitale. Pourtant, à 21 ans, elle a envie de voir plus large. Les castings des rôles importants continuant de se faire à Paris, elle décide de franchir le pas… tout en continuant à jouer à Nice, naviguant entre les deux villes. "Je n’ai jamais eu de déclic, j’ai juste continué à bosser", confie-t-elle à ce propos.
Son entrée à la Classe Libre du Cours Florent marque un tournant décisif. Lors du concours, un moment de fragilité – perdre son texte sur L’Ile des esclaves de Marivaux – devient un atout. "J’ai lâché prise, j’étais vraiment moi-même", explique-t-elle, sourire aux lèvres, convaincue que cette authenticité a séduit le jury. Cette sincérité, affinée à la Classe Libre, devient sa signature: "Avant, je pensais que le théâtre, c’était faire semblant. Maintenant, je sais qu’il s’agit d’être dans la vérité, de puiser en soi."
Lors de cet apprentissage, Mélissa attire l’attention, notamment de Sébastien Pouderoux, pensionnaire de la Comédie-Française, qui va participer à son recrutement dans l’institution fondée en 1680, il va souffler son nom à Bertrand Schaaff, directeur de la production et de la coordination artistique. Tout s’est fait simplement, par un coup de fil de ce dernier qui l’a invitée à être dans la distribution d’une future production de Casse-Noisette, avant de la solliciter pour d’autres projets.
La tête dans les étoiles mais les pieds sur terre, Mélissa s’apprête désormais à franchir cette nouvelle marche, en espérant que le 7e art fasse encore plus appel à elle. Une ambition qui ne l’empêche pas de rester fidèle à ses racines et de retourner sur la Côte d’Azur où vit toujours sa famille. "Nice, je suis contente d’en être partie, mais j’y suis très attachée", avoue-t-elle, rêvant d’y revenir jouer avec la Comédie-Française. Une success-story qui commence à s’écrire.
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