Pascale Leclerc : Fonce, Charles !

La maman du jeune pilote monégasque est comblée. Elle sait que son fils a tous les atouts pour réussir. Et si ce n'est pas cette année, elle promet : « Il sera champion de F1 ! »

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Publié le 27/05/2018 à 05:05, mis à jour le 27/05/2018 à 05:05
Pascale Leclerc, une maman aimante et encourageante.
Pascale Leclerc, une maman aimante et encourageante. Jean-François Ottonello

Il y a le grand Charles sur la piste. Et le petit Charles à la maison.

Si le jeune pilote de Formule 1 est sur le devant de la scène, ici, chez lui, à Monaco, son pays, il retrouve le soir le domicile familial, chez maman, « pour jouer une heure sur son ordinateur et avoir quelques heures de sommeil bien méritées ».

Deuxième d'une fratrie de trois enfants, Charles Leclerc a reçu beaucoup d'amour et de ses parents, ses frères, mais aussi de ses grands-parents et de son oncle Thierry Manni. Charles Manni, le grand-père paternel, à la tête de Mécaplast, fleuron de l'industrie automobile monégasque, parlait souvent de ce petit garçon, non pas avec une admiration aveugle, mais avec la fierté de voir son petit-fils se donner les moyens de réussir.

Les amateurs d'automobile connaissent le petit prodige qui monte qui monte. Les Monégasques et gens d'ici connaissent d'abord et surtout cette famille de Fontvieille, unie, aimante et aussi travailleuse.

Un élément certainement déterminant dans le parcours hors norme de ce jeune homme à qui tout semble sourire.

De la chance ? Pas uniquement… Selon Pascale Leclerc, sa maman, qui tient un salon de coiffure sur le port de Fontvieille, « les épreuves de la vie, on en a connu. Si on les a traversées, elles nous ont rendus plus forts et nous permettent de progresser pour donner le meilleur ».

C'est sur ces valeurs que Charles a grandi. Qu'il s'est construit.

Il n'avait que cinq ans quand son papa Hervé l'a installé dans un kart. Immédiatement, ce fut l'enthousiasme. « Il y avait une légèreté dans sa manière de piloter son kart qu'il n'y avait pas chez les autres. »

« Il a beaucoup reçu de son papa »

« Charles sur un circuit et Charles à la maison, ce n'est pas le même homme, explique la maman. Avec son papa, il ne parlait que de voiture. Pour Hervé, la course, c'était sa vie. C'était un pro. Il avait ça dans le sang. Charles a eu de la chance. Il a beaucoup reçu de son papa. Avec moi, rien de cela. Charles a été un petit garçon de son âge. C'est vrai qu'à partir du collège, ce fut plus compliqué. Sa grand-mère, la maman d'Hervé, professeur de catéchisme, a été très présente pour l'aider à suivre les cours par correspondance. Le collège Charles-III où il était inscrit a été très compréhensif. Ça se passait très bien. »

Pascale Leclerc dit s'être toujours réjouie du bonheur de son fils. « J'ai toujours su que Charles, comme ses deux frères, irait loin. Il est très posé, réfléchi, déterminé. Je suis très fière et heureuse que Lorenzo, Charles et Arthur, mes trois enfants, réalisent leurs rêves. Je ne mettrais aucun interdit dans leur choix. Quand on voit un enfant qui part avec l'enthousiasme et le sourire aux lèvres, on ne peut que valider son projet de vie. En kart, les premiers championnats me faisaient un peu peur. Je n'accompagnais plus mon fils et mon mari dans les courses. Je suivais les choses après. C'était ma façon de préserver l'ensemble de la famille. Je suis du genre à laisser mes trois fils faire leur vie et vivre leur passion. »

Et les courses automobiles ont passionné ses trois enfants… « Lorenzo a commencé le kart, tard, à 14 ans. C'était l'époque où Charles rentrait de plus en plus dans les grands championnats. Et il raflait tous les prix. Il fallait faire un choix. Nous ne pouvions pas assumer la charge financière qu'imposait la pratique du kart pour deux enfants. Alors, pour lui, en concertation, on a favorisé les études. »

Lorenzo a donc fait un bac scientifique et il a poursuivi son cursus à l'université de Monaco. Puis il est parti à Reims quelques années pour achever ses études. Aujourd'hui, il est dans la finance et fait du placement en patrimoine.

Durant six ans, le rythme de la famille était dicté par l'entraînement et les courses de Charles. « Le temps libre, les vacances, le budget de la famille… tout était pour le kart quand Charles avait entre 5 et 11 ans. » Le jeune garçon progressait et progressait, encore et encore. Pour la famille, c'était un sacrifice de plus en plus difficile. « Quand Charles avait 11 ans, pour nous, parents, ce n'était plus possible financièrement. Nicolas Todt est arrivé au bon moment. Il a signé un contrat et a porté Charles là où il est aujourd'hui. »

Un rythme intense

Durant toute son adolescence, le petit Monégasque a continué à progresser. Toujours et toujours. Aujourd'hui, il est sur la ligne de départ pour l'une des courses les plus symboliques de sa carrière. Outre l'entraînement, il a dû répondre aux incessantes sollicitations : cocktails, interviews, représentations des marques… « On leur en demande beaucoup, souligne la maman. Il n'a plus de temps à lui. »

En F1 à 20 ans, de quoi prendre la grosse tête ? « Nous sommes des gens simples. Il faut donner aux passionnés la possibilité de partager le rêve de Charles. Et pour cela il faut que Charles reste à la portée de tout le monde. Il va découvrir un monde qui n'est pas si simple que cela, je pense. Je ferai tout pour qu'il reste lui-même. »

Mais ce rythme fait partie du métier tel qu'il l'a voulu depuis sa plus tendre enfance. C'est même peut-être un moteur supplémentaire. « C'est quand il y a des moments très durs qu'il nous surprend le plus. Il a décroché des points dans les deux dernières courses qu'il a faites. Ça l'a rassuré. C'était important pour son mental. Il est bien aujourd'hui mentalement. Je suis si fière de mon fils… »

Aujourd'hui, Charles a donc tous les atouts pour faire une très belle course. C'est un jeune homme en devenir. « Tout s'est mis en place pour qu'il soit là où il est aujourd'hui. Il va continuer. Il sera champion en F1. Son objectif, c'est le podium. Et il va y arriver. C'est certain. »

Aujourd'hui, Pascale Leclerc regardera la course certainement tout aussi concentrée sur l'écran ou le tracé des voitures que Charles ne l'est sur la piste au volant de sa Sauber.

La mère et le fils savent, tous les deux, qu'Hervé est avec eux, là-haut ; « comme Jules Blanchi ».

Un dernier conseil maternel ? « Fonce, Charles ! »

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