Radar sur la route du bord de mer à Saint-Laurent-du-Var: faut-il payer les amendes? Une avocate vous répond

Les témoignages d’automobilistes qui se sont fait flasher sur la route du bord de mer (RM6098) se multiplient, depuis que la vitesse a été abaissée à 50 km/h. Une avocate fait le point.

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Romain Béal Publié le 17/09/2025 à 04:15, mis à jour le 17/09/2025 à 04:15
Deux radars sont situés sur la route du Bord de mer à Saint-Laurent-du-Var. Photo Cyril Dodergny

Depuis fin juin 2025, la vitesse sur la très fréquentée route du bord de mer, qui relie Cagnes-sur-Mer à Nice en passant par Saint-Laurent-du-Var, a été abaissée de 70km/h à 50km/h.

Comme le radar ne produit pas un "flash" visible lorsque l’on roule trop vite, plusieurs usagers de la route – qui ont l’habitude d’emprunter cette portion quotidiennement depuis des années à 70km/h – ont eu la mauvaise surprise de recevoir une amende. Puis deux. Puis trois, quatre cinq, six, sept...

"Je suis un retraité de 78 ans avec une petite retraite de 800 euros"

"Comme de nombreux automobilistes, en rentrant de vacances, j’ai été pris par le radar à une vitesse inférieure à 70km/h sans savoir que la vitesse était passée à 50km/h, témoigne Alexandre. Je suis passé 7 fois avant de recevoir le premier PV (27 jours après), donc 7 PV à 135 euros. Je suis un retraité de 78 ans avec une petite retraite de 800 euros, comment faire pour prouver ma bonne foi et à qui adresser un courrier pour expliquer ma situation?"

Certains conducteurs dénoncent en outre un affichage défaillant sur le bord de la route à propos de ce changement de vitesse maximale autorisée, notamment un panneau bricolé avec du papier pour remplacer le 70 par un 50. Sur ce point, la préfecture avait déjà répondu, assurant que le nouveau panneau avait été commandé, mais qu’il n’y avait pas "d’obligation légale d’implanter ce type de panneau, le panneau indiquant la présence du radar suffit."

De son côté, la mairie de Saint-Laurent, assure que "cette mesure n’est ni brutale, ni punitive, mais au contraire guidée par des enjeux de sécurité, de cadre de vie et de continuité territoriale", et que "si certains conducteurs estiment avoir été pénalisés injustement, il leur appartient d’exercer les voies de recours prévues par la loi."

Jocelyn Silvetti, infirmier de 38 ans qui habite Villeneuve-Loubet, a été pris plusieurs fois à 6h20 du matin lorsqu’il allait travailler à l’hôpital l’Archet. Il a payé les deux premières amendes, mais s’attend à en recevoir d’autres et aimerait contester. "Si j’avais été flashé une fois, j’aurais compris et ralenti, mais là, sans flash, il n’y a rien de pédagogique", lance-t-il.

Cédric, un Cagnois d’une quarantaine d’années qui se rend chaque jour au marché d’intérêt national, à Nice, pour travailler, avait reçu une dizaine d’amendes fin août. Il a choisi de ne pas payer, et de faire une réclamation auprès de l’officier du ministère public (OMP). Car avec la perte de points, il n’aurait plus de permis. "J’ai envoyé un courrier recommandé avec accusé de réception, et j’attends des nouvelles, explique-t-il. Mais je flippe un peu, car après 45 jours, il y a majoration, et ma première amende date d’il y a plus longtemps."

"Il ne faut surtout pas payer, mais verser une consignation"

L’avocate au barreau de Nice Aziza Abou El Haja conseille plutôt de verser une consignation: on paye, mais sans reconnaître l’infraction, et aucun point n’est retiré du permis avant que la contestation ne soit étudiée. Et pas de majoration. Par contre, adieu l’amende forfaitaire minorée de 20% si on paye dans les 15 jours... "L’union fait la force, donc il ne faut surtout pas payer, mais que tout le monde verse une consignation sur le site antai.gouv.fr, en expliquant bien quel radar est concerné et pourquoi, explique l’avocate. Comme ça, si le service des contestations est noyé sous des demandes similaires, peut-être que l’État fera un geste." Et dans un second temps seulement, si cette contestation n’aboutit pas, elle conseille de faire une réclamation auprès de l’OMP.

En revanche, sur la question de la signalisation, Aziza Abou El Haja rappelle que "les panneaux pour annoncer les radars sont pédagogiques, ils ne sont absolument pas obligatoires, donc ça ne peut pas être un argument recevable".

Nouvelle signalétique au niveau de l’ancienne passerelle

Sur cette même route du bord de mer, une femme de 37 ans avait été violemment percutée fin août par un automobiliste alors qu’elle traversait le nouveau passage clouté, qui remplace l’ancienne passerelle – dont le retrait avait créé la polémique. Projetée 35mètres plus loin, elle s’en est sortie miraculeusement. La Ville de Saint-Laurent a annoncé ce mardi 16 septembre 2025 la pose d’une nouvelle signalétique lumineuse. "Afin de renforcer la sécurité aux abords des nouveaux passages piétons créés sur la route du bord de mer, des panneaux lumineux clignotants ont été posés, indiquant aux automobilistes la présence de cet aménagement. Cette signalisation a pour but de renforcer la vigilance des usagers de la route à l’approche du passage piéton, même si l’alternance est gérée par des feux tricolores".

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