C’est une première à Monaco. Pour la première fois, le E-Prix va proposer deux fois plus de spectacle avec deux courses sur le week-end (3 et 4 mai). "Nous avons travaillé avec l’Automobile Club de Monaco et le promoteur pour prolonger la durée de roulage et doubler le nombre de séances, justifie Marek Nawarecki, directeur du département Circuit Sport à la FIA. On offre aux spectateurs plus de temps et d’opportunités de voir les pilotes en action."
Ainsi, la première compétition européenne de la saison (après Mexico, Djeddah et Miami) proposera une course samedi à 15h05 et une autre dimanche à la même heure. "Le circuit de Monaco se prête particulièrement bien à cette nouveauté puisque le public avait déjà bien répondu présent les années précédentes. On a eu du succès dès l’arrivée de la Formule E ici en 2015. Cela semblait donc logique d’offrir encore plus de spectacle et d’émotions aux fans. "
Un format de qualifications qui s’éloigne de la Formule 1
Outre les courses, les spectateurs pourront un peu plus tôt dans la journée (lire programme) profiter des essais libres qui permettront aux pilotes de se familiariser avec le circuit. Auront lieu dans la foulée les qualifications. "Ce sont des séances qui sont là pour définir l’ordre de départ de la course. Deux groupes de onze voitures s’affronteront dans une course contre-la-montre de douze minutes." Pour déterminer les huit premières places, les quatre premiers de chaque groupe se défieront en duel en quart de finale, demi-finale et en finale pour décrocher la pole position.
Le "pit boost", une nouvelle règle pour pimenter les courses
C’est la grande nouveauté de cette saison pour les villes qui accueillent deux courses sur un week-end. Pendant l’épreuve de samedi uniquement, les pilotes devront faire un arrêt au stand – appelé "pit boost" – pour effectuer une courte charge de leur batterie. "Cela leur permet d’avoir davantage d’énergie, poursuit Marek Nawarecki. Il y aura une fenêtre de ravitaillement qui sera donnée avant le départ. Chaque concurrent devra s’arrêter environ 30 secondes le temps de récupérer 10% d’énergie. C’est un ravitaillement classique avec un super chargeur à 600kW."
Cette règle vise à ajouter une dimension technologique à la course et complexifie les stratégies des écuries. "Il y a deux voitures par équipe donc ils devront s’arrêter à un moment choisi en fonction de ce qu’il se passe sur le circuit." À noter que lors de la charge, les mécaniciens n’auront pas le droit de toucher à la voiture pour effectuer des réglages.
Un "mode attaque" qui promet plus de spectacle sur la piste
C’est l’autre règle qui devrait apporter du spectacle. Le "mode attaque" permettra aux voitures d’obtenir deux bonus. Pour en bénéficier, celles-ci devront rouler sur une marque bleue au sol qui se trouve à l’extérieur des virages. "Cette trace est reliée à des capteurs qui détectent la voiture. Cela les oblige à dévier de leur trajectoire et donc de perdre du temps avant de récupérer de l’énergie et, depuis cette saison, d’activer la fonctionnalité quatre roues motrices."
Une nouvelle règle qui, là aussi, vise à ajouter un peu de spectacle. "On a constaté depuis son intronisation que cela constitue un avantage plus ou moins conséquent en fonction de la configuration des circuits et de leur adhérence. Cela permet de redynamiser la course."
Une voiture évoluée
Introduite en 2023 et rebaptisée GEN3 EVO pour cette saison, la voiture GEN3 a cette année connu quelques évolutions destinées à améliorer le potentiel des monoplaces. "Ces évolutions ont changé les performances mais aussi la gestion d’énergie de la voiture. C’est une monoplace qui répond toujours à la philosophie de la Formule E avec une coque et une batterie identiques. En revanche, il y a de nouvelles fonctionnalités comme la traction avant qui est utilisée notamment lors du fameux ‘‘mode attaque’’. L’aérodynamisme a également été amélioré, ainsi que les pneumatiques qui ont une meilleure adhérence et durabilité avec des matières recyclables."
Le circuit de Monaco parfaitement adapté à la FE?
Selon Marek Nawarecki, les voitures électriques sont plus adaptées aux circuits en ville. Ce qui fait donc de Monaco le candidat idéal pour un week-end de spectacle. Il se justifie. "Le changement de rythme, avec des virages serrés comme ici avec des phases d’accélération et de décélération répétitives, permet une plus grande récupération d’énergie. Naturellement, cela implique que les voitures peuvent couvrir une plus grande distance. Les circuits en ville donnent également lieu à plus de dépassements puisqu’il y a plus de changements de vitesse. Les monoplaces peuvent mettre en avant leur capacité de traction et de dépassement plus facilement que sur un circuit à vitesse élevée avec des trajectoires très larges. Sans oublier que nous avons un dénivelé marqué à Monaco, ce qui rajoute une difficulté en montée mais qui offre une récupération d’énergie en descente."
Enfin, et c’est un détail qui compte, les voitures de Formule E sont plus légères, plus petites et plus agiles que celles de F1. Des caractéristiques qui favorisent les dépassements. "Il n’y a qu’à voir les statistiques des années précédentes en Formule E, abonde Marek Nawarecki. Il faut préciser que cette plus grande aisance à dépasser est aussi due à la stratégie en course. Par exemple une voiture peut être en phase de gestion d’énergie quand une autre souhaite attaquer."
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