"Monaco, c’est un moment à part": On a rencontré le pilote de Formule E Jean-Eric Vergne avant le Monaco E-Prix

Figure de proue du team DS-Penske, Jean-Eric Vergne promet deux courses survoltées ce samedi et ce dimanche au pied du Rocher avec les nouvelles monoplaces électriques Gen3 Evo.

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Gil Léon Publié le 01/05/2025 à 20:00, mis à jour le 01/05/2025 à 20:00
interview
Jean-Eric Vergne: "Chaque pilote rêve d’épingler le Monaco E-Prix à son tableau de chasse". Photo LAT Images

C’est peu dire qu’il fait partie des gros bras du championnat du monde de Formule E. En monoplace électrique, Jean-Eric Vergne, présent depuis la saison 1 (135 courses disputées), "pèse" 2 titres, 11 victoires (dont le Monaco E-Prix 2019), 36 podiums, 17 pole positions et... 1159 points. Excusez du peu.

Malgré cela, le sacré serviteur d’un team DS-Penske dominé par Porsche, Nissan et McLaren en ce début d’année, ne débarque pas avec le statut de favori en Principauté... où il compte bien profiter des deux courses du week-end pour grappiller quelques rangs au classement (9e, 26 pts)...

Jean-Eric, quand les courses défilent sans relâche entre Formule E et Endurance, Monaco, c’est un week-end comme les autres?

Ah non! Monaco, c’est un moment à part. Le week-end le plus spécial de la FE. C’est la course où tout le monde veut bien faire. Chaque pilote rêve de l’épingler à son tableau de chasse. Personnellement, depuis que la France n’accueille plus d’E-Prix, je considère qu’il s’agit un peu de l’étape à la maison. Cela dit, hormis quelques activités marketing supplémentaires, le timing ne varie pas par rapport aux autres manches.

Pour la première fois, on va enchaîner deux courses au pied du Rocher. Qu’en pensez-vous?

J’aurais préféré qu’ils maintiennent le format originel. Monaco, c’est le plus prestigieux des trophées. Normalement, on ne peut le décrocher qu’une fois par an. Là, deux vainqueurs différents vont intégrer le palmarès d’un coup, sauf si le même pilote triomphe samedi et dimanche. Bizarre... Ça atténue un peu la magie de gagner cette course, je trouve.

On le sait, à Monaco, la Formule E génère toujours beaucoup plus de dépassements que la F1

Pour la plupart des spectateurs, ce sera l’occasion de découvrir la nouvelle monoplace Gen3 Evo. Quelle différence va sauter aux yeux vu des tribunes?

Le changement, ils vont surtout le mesurer en regardant les dépassements sous le régime "Attack Mode" (puissance boostée durant huit minutes lors de chaque course après l’activation de deux bornes situées dans un virage, ndlr). Maintenant, avec les quatre roues motrices, c’est fulgurant, assez impressionnant. On le sait, à Monaco, la Formule E génère toujours beaucoup plus de dépassements que la F1 (197 comptabilisés lors de l’édition précédente!). Là, sûr qu’il y aura encore plus d’action.

Pour pimenter le spectacle, la Formule E a ajouté un élément stratégique à certaines courses: un passage au stand pour effectuer une recharge rapide. Ce "Pit Boost", il vous branche?

Difficile d’avoir une opinion là-dessus. Pour l’instant, on n’a pu y avoir recours qu’une fois, en Arabie saoudite. À Djeddah, je n’ai pas eu l’impression qu’une stratégie particulière fonctionnait mieux que les autres. Par exemple, mon coéquipier (l’Allemand Maximilian Günther) n’a pas trop accéléré durant la fenêtre des ravitaillements. Il s’est retrouvé assez loin, derrière moi, et puis il a remonté la pente jusqu’à gagner la course! Bref, ce n’est pas évident de planifier quelque chose. Vous devez surtout comprendre quelle stratégie peut faire la différence le moment venu, en fonction de votre position.

Si on vous demande de jeter un œil dans le rétro, comment jugez-vous votre début de saison?

Disons qu’on a limité les dégâts lors des quatre premières échéances en marquant des points partout. À Miami, l’autre jour, nous avions une très bonne voiture. De quoi monter en puissance. Hélas, le drapeau rouge ruine complètement mes chances de terminer dans le top 10 (12e). Dommage... Jusque-là, la performance n’a pas été exceptionnelle. Mais je garde confiance. Il y a quelques petits détails, des réglages, que l’on peut améliorer. Que l’on va améliorer afin de rendre le "power train" plus efficace, entre autres. L’équipe travaille dur. Rien n’est laissé au hasard. Si nous ne sommes pas dans le wagon de tête aujourd’hui, il y a moyen de se rapprocher des prétendants au titre lors des échéances à venir. Ça finira par payer, j’en suis convaincu.

Pour conclure, une question au pilier des programmes DS en FE et Peugeot en WEC: après le départ de Carlos Tavares, quid des engagements sportifs des firmes du groupe Stellantis? Les résultats 2025 vont-ils conditionner la suite? Êtes-vous inquiet?

En sport auto, la pression, elle est toujours là, toujours forte. Peu importe qui est le patron du groupe, de la marque... Quelle que soit la discipline, le team principal a pour obligation de fournir au pilote la meilleure voiture possible. Et celui-ci doit tirer le maximum de son matériel. Gagner ou monter sur le podium.

Ces dernières années, j’ai appris qu’une 5e, une 4e ou une 3e place, parfois, c’est un bon résultat, même si, comme tout pilote, je ne vise que le sommet. DS n’a plus conquis de titre en Formule E depuis un certain temps. Mais sachez que pas mal de choses sont en train de se passer au sein du groupe de manière à changer la donne radicalement. Pour que l’on puisse très bientôt décrocher à nouveau des victoires et des championnats.

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