"Ben et Annie ne pouvaient vivre l’un sans l’autre" : vive émotion aux abords de la maison de l’artiste niçois, disparu brutalement ce mercredi matin
Aux abords de sa maison de Saint-Pancrace à Nice, ce matin, Ben laisse un immense vide. Tandis qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de sa mort, les proches se sont succédés.
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Alexandre OriPublié le 05/06/2024 à 14:54, mis à jour le 05/06/2024 à 14:57
Ce mercredi 5juin, la police cerclait le domicile de l’artiste, dans le quartier de Saint-Pancrace à Nice(Photo Sébastien Botella)
Ben n’est plus. Et pourtant, aux abords de sa maison, sur les hauteurs de Saint-Pancrace, à Nice, comment ne pas sentir sa présence? Ses innombrables petites phrases iconiques, les œuvres bariolées peuplant le jardin: tout prononce son nom, rappelle sa perte. Et respire la provocation. "Expérience en cours", avait-il écrit au-dessus de son hangar. Les mots prennent une tournure différente tandis que la police cercle le domicile où le corps de l’artiste niçois de 88 ans a été retrouvé dans la matinée.
Des journalistes qui affluent aux curieux en voiture hésitant à s’arrêter, retenus par l’excentricité de la demeure ou par la tragique nouvelle, nul ne passe. "Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte et confiée à la DIPN 06", indique le parquet de Nice, précisant que les premiers éléments font état d’une plaie par arme à feu. Tout portant à croire qu’il s’agit d’un suicide.
Les proches venus soutenir sa fille
Le barrage filtrant ne s’ouvre donc qu’au passage du magistrat, du médecin légiste, mais aussi des proches. Ils sont nombreux à défiler. La scène pourrait sembler familière, tant l’esprit génial aimait s’entourer, rassembler, fêter. Mais les visages de marbre, prostrés d’émotions, trahissent la gravité du moment. Ils portent un deuil immense et la force du réconfort apporté à la fille de l’artiste, Eva Vautier. En quelques heures, un AVC a emporté sa mère, Annie, avant que le chagrin ne tue son père, qui n’aurait pas supporté la perte de son épouse.
"Il y avait comme un pacte entre eux"
"Il est encore tôt pour prendre du recul. J’ai du mal à réaliser. Mais ce qu’il a fait, sa façon de partir, par amour, c’est magnifique, puissant." Robert Roux ménage un silence, pudique, à vif. L’adjoint au maire de Nice, délégué à la Culture est un intime du couple. "J’étais encore avec eux dimanche. Annie et Ben. Ben et Annie. Il y avait comme un pacte entre eux. Il y avait la folie de Ben et la raison d’Annie. Ils ne pouvaient vivre l’un sans l’autre."
Ce mercredi 5 juin au matin, aux abords de la maison de l’artiste niçois Ben, Robert Roux, adjoint à la Culture, confie sa peine immense. (Photo Sébastien Botella)Sebastien Botella / Nice Matin.
De la peine s’arrache tout de même un sourire. L’élu repense à la gouaille de son ami. Qu’aurait-il pensé de sa propre mort, de ce défilé endeuillé, médiatique, judiciaire? Robert Roux dépeint l’audace incongrue: "S’il pouvait encore nous dire quelque chose, s’il voyait toute cette agitation autour de sa maison, il en ferait de l’art. Et crierait: je suis mort et alors?!"
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