Fumée blanche sur le Rocher. À 72 heures de l’arrivée d’Emmanuel Macron pour une visite d’État en Principauté, le Palais princier a annoncé, par communiqué hier soir, la nomination de Philippe Mettoux qui assurera les fonctions de ministre d’État de la Principauté à compter du 4 juillet 2025.
Un choix déterminé par le Souverain qui s’est arrêté sur le profil et la personnalité de ce haut fonctionnaire français, sexagénaire, directeur juridique et de la conformité depuis 2013 du groupe SNCF.
Il est également le médiateur interne de cette société historique française devenu un groupe international qui compte 290.000 employés et transporte 15 millions de voyageurs par jour.
Conseiller du Premier ministre Dominique de Villepin
Si sa connaissance du monde ferroviaire sera un atout pour les dossiers concernant la mobilité qui l’attendent sur son bureau, le ministre d’État fraîchement nommé est un homme de droit, actuellement membre du Conseil d’État.
Forgé à l’École nationale de la magistrature, Philippe Mettoux a occupé les fonctions de procureur de la République dans différents tribunaux, "puis a rejoint la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice et le Service central de prévention de la corruption", indique le communiqué rédigé par le Palais princier.
En poste à la Chancellerie, Philippe Mettoux a été conseiller de Dominique Perben lorsqu’il fut garde des Sceaux du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2005. Il conseillera ensuite Dominique de Villepin quand ce dernier occupait le fauteuil de ministre de l’Intérieur place Beauvau, et ensuite à Matignon de 2005 à 2007 où Dominique de Villepin fut le dernier Premier ministre du président Jacques Chirac.
Sur son compte Linkedin, Philippe Mettoux note "ouverture, écoute, sens du dialogue, goût pour la négociation et la transaction" parmi les compétences à son actif. Des atouts utiles pour prendre la tête du gouvernement monégasque.
Fin du suspens
La nomination de Philippe Mettoux pour occuper la charge de ministre d’État, deuxième personnage de la Principauté en rang protocolaire, annonce de facto le terme, le 4 juillet prochain, de l’intérim à ce poste assuré depuis le 10 janvier par Isabelle Berro-Amadei.
La conseillère de gouvernement-ministre des Relations extérieures et de la Coopération avait relevé le défi confié par le Souverain dans un climat particulier; alors que Didier Guillaume était annoncé empêché par la maladie. Avant de décéder prématurément le 17 janvier.
Isabelle Berro-Amadei aura dirigé pendant près de six mois le gouvernement monégasque. Et l’annonce effectuée ce mercredi soir par le Palais princier met fin à un "suspens" particulièrement commenté ces dernières semaines.
La nomination attendue a fait l’objet - comme toujours - de nombreuses spéculations. Et d’une litanie de noms avancés lors de palabres place du Marché ou dans des SMS de personnes soi-disant "bien informées."
Fait plus rare, le poste a été convoité aussi par quelques personnalités faisant montre clairement de leur intérêt. En mars, la sénatrice française Hélène Conway-Mouret se disait prête à relever le challenge. "Si on me le propose, j’essaierai d’être utile", confiait-elle dans nos colonnes. Cette dernière était d’ailleurs encore présente il y a quelques jours à Monaco. Puis en avril, c’est l’ex-secrétaire d’État à la Justice Sylvie Petit-Leclair qui faisait acte de candidature dans une tonitruante lettre ouverte.
Au final, le prince Albert II a choisi "personnellement" assure-t-on au Palais princier, Philippe Mettoux. C’est à lui que reviendra la charge, dans les premiers jours de juillet, dès sa prestation de serment effectuée, de se mettre au travail pour examiner les grands dossiers du pays. Et prendre des décisions attendues.
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