"C'est un peu nos Jeux olympiques": le Monaco Economic Board tisse sa toile au Congrès mondial des chambres de commerce en Australie

En déplacement à Melbourne pour le congrès mondial des chambres de commerce, le Monaco Economic Board, via son directeur général exécutif Guillaume Rose, revient sur l’intérêt d’une telle manifestation. Et sur les problématiques de mobilités.

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Sacha Tisic Publié le 11/09/2025 à 21:42, mis à jour le 11/09/2025 à 21:42
interview
Le directeur général exécutif du Monaco Economic Board, Guillaume Rose. Photo Dylan Meiffret

Le Monaco Economic Board était de la partie début septembre pour le congrès mondial des chambres de commerce à Melbourne, en Australie.

Un melting-pot qui permet de rencontrer sur un seul événement ses homologues, et ainsi de renforcer son réseau et préparer de nouvelles opportunités d’affaires.

Le directeur général exécutif du MEB, Guillaume Rose, revient sur cet événement riche en enseignements...

Quel est l’objectif de ce congrès?

C’est le congrès mondial des chambres de commerce qui se déroule tous les deux ans. C’est un peu nos Jeux olympiques. Le principe est d’échanger, de réseauter, de se rassembler entre patrons de chambre de commerce, et d’émettre des souhaits de rencontres futures entre partenaires. C’est le meilleur moyen d’avoir tout le monde sur un même événement. Une fois que j’ai fini mon rendez-vous avec le Canada, je vois le Qatar, ensuite Bahreïn, et ainsi de suite. Tout va très vite et c’est l’intérêt. Il y a également une partie de conférences personnalisées sur des thématiques. J’ai fait une grosse conférence sur les petites et moyennes entreprises (PME) – qui composent 80% du tissu économique à Monaco – et leurs attentes. Sont abordées aussi les manières de faire fonctionner une chambre de commerce en lien avec les institutions politiques comme le corps diplomatique.

Vous l’avez dit, 80% des entreprises de Monaco sont des PME. Quel rôle jouent-elles à l’international?

Un rôle fondamental. Les PME font fonctionner le tissu de l’économie, mais elles ont besoin de rapprochement car elles n’ont pas les structures pour voyager et démarcher. C’est là où elles s’appuient sur le réseau diplomatique et des chambres de commerce. Et nous sommes au cœur de ça durant ce congrès.

Lors de ce congrès, vous avez rencontré vos homologues serbes, lettons, qataris, canadiens ou encore saoudiens. Des perspectives de collaboration futures ont-elles déjà été évoquées?

Oui tout à fait. D’abord, avec Bahreïn, nous avons dégagé des dates pour un déplacement en 2026. On est dans du très concret. Le Qatar s’est positionné aussi. Bon, entre-temps, il s’est passé certaines choses [Israël ayant frappé le Hamas à Doha quelques jours après, NDLR]. On a le Canada avec lequel on prépare la prochaine réunion et avec lequel on va essayer de développer un maximum de business. La Serbie se positionne pour nous accueillir en 2027, car en 2026 nous allons chez leur voisin au Monténégro. Le Nigeria aussi. On a rencontré son directeur général pendant le congrès, qui est l’un des directeurs généraux de la structure mondiale des chambres de commerce. Il est très intéressé par établir des liens avec une délégation monégasque. C’est un pays à risque mais qui a aussi un potentiel inouï. Donc c’est très important d’avoir ce contact.

En parlant de pays à risque, vous avez tissé des relations ces derniers temps avec des pays du Moyen-Orient. Le contexte vous inquiète-t-il?

Par définition, toute situation d’instabilité nuit à l’économie. À moins d’être marchand d’armes. Donc oui bien sûr on compose avec, mais c’est le cas dans le monde entier. Il n’a jamais été autant déstabilisé. Un mois avant l’invasion russe en Ukraine, on avait monté la plus grosse opération monégasque en Russie. Et on a tout arrêté du jour au lendemain après l’invasion. C’est ce qu’on appelle les risques du métier.

La question de l’intelligence artificielle a été évoquée lors de ce congrès. Comment l’abordez-vous au sein du MEB?

Au sein du MEB, on utilise l’IA pour les vérifications des données économiques d’un pays. On a déjà donné une première conférence sur l’IA destinée aux PME il y a un an. Nous considérons sérieusement l’idée d’organiser une nouvelle conférence pour donner à nos PME gratuitement, non pas une formation mais une mise à jour sur l’IA. Puis nous avons l’avantage d’être en contact avec de vrais spécialistes mondiaux. Et de pouvoir les faire venir à Monaco pour qu’ils parlent des bienfaits de l’IA.

Quelles seront les prochaines échéances du MEB?

Le tout prochain rendez-vous, ce sera celui des adhérents qui aura lieu ce lundi. On se retrouve en cette rentrée et on rencontrera Madame Raconnat-Le Goff, la nouvelle déléguée à l’Attractivité à Monaco. Elle nous fera part, probablement, de ses intentions et de sa feuille de route. Nous partons à Shanghai au début du mois de novembre et la fin du mois sera dédiée à Djeddah, en Arabie saoudite. On est dans des pays indispensables économiquement à l’échelle mondiale, que le marché monégasque n’exploite pas suffisamment.

Vous évoquiez la rentrée, comment s’est-elle passée avec ces embouteillages liés aux travaux sur la Moyenne Corniche(*)?

Ce qui est le plus notable dans nos entreprises, c’est qu’elles sont extrêmement résilientes et agiles. Il y a beaucoup d’entreprises qui pestent là-dessus, mais jusqu’ici ça ne pénalise pas l’économie.

Cette situation représente-t-elle pour vous une crainte économique sur le plus long terme?

Oui. Plus on a de trajets et moins on a de qualité de vie. Et c’est souvent problématique de se dire que si je vais travailler à Monaco, je vais passer 40 minutes dans les embouteillages. Je partage les conclusions de la FEDEM, c’est une problématique très importante et qui sur le long terme peut empoisonner notre économie.


*Guillaume Rose est par ailleurs élu au Conseil national.

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