Elle a accueilli Johnny, Belmondo, Galabru... L’éternelle et mythique Sousta est de retour à Cannes

Résurrection pour l’institution du Suquet, fermée fin 2023. Le chef Michaël Carré, formé chez Loiseau, Verger ou Blanc, associé à Charline Herold, y concocte une réconfortante cuisine de goût, dans un esprit de bouillon.

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Gaëlle Arama Publié le 02/08/2025 à 15:00, mis à jour le 02/08/2025 à 15:00
Charline Herold, 32 ans et Michaël Carré, 50 ans, associés de la nouvelle Sousta. Photo G. A.

Quand on est entrés, quelque chose s’est passé, on s’est tout de suite senti bien ». Serait-ce les fantômes bienveillants des illustres convives, Bébel, Johnny ou Galabru, qui y ont festoyé avec truculence par le passé? Ou bien l’effet rassurant de l’imposant zinc conservé, immuable malgré le temps écoulé? Formé chez Loiseau, Blanc ou Verger, le chef Michaël Carré, 50 ans, n’a pas beaucoup hésité. Et acquis, en avril dernier la célèbre Sousta, tenue par la sympathique famille Secchi durant 23 ans, fermée depuis novembre 2023, alors en liquidation judiciaire.

Avec l’envie de redonner à ce lieu mythique du Suquet – la plus ancienne licence IV de Cannes, un ancien cabaret foutraque –, un nouvel avenir. Gourmand, convivial. Résilient aussi.

L’ami Stéphane veille

Car le Bourguignon, arrivé sur la Côte d’Azur, en 1994, et "tombé amoureux de Cannes", rebondit ici, après un coup dur: la mort, il y a un an, de Stéphane Boucly, des suites d’un cancer, à 52 ans. C’était son associé – "Mon frère, une personne extraordinaire" – à l’Auberge de Saint-Donat, à Grasse, que le tandem exploitait depuis 2023. "Je ne pouvais pas continuer là-bas sans lui" murmure le nouveau patron de la Sousta. Accroché au mur de la grande salle du restaurant, le portrait souriant de Stéphane veille sur la nouvelle aventure de son complice...

Car Michaël Carré, associé, cette fois, à Charline Herold, 32 ans, avec laquelle il travaille depuis cinq ans, aime les challenges. "J’adore remonter des affaires qui vont mal". Avant de les revendre. À l’instar du "Méditerranée" brasserie au Cannet ou de la "Rotonde", à Mandelieu-la-Napoule, des tables que ce chef (d’entreprise) inspiré a su faire prospérer et rayonner.

Pour la mémoire des gens

Pourquoi la Sousta? "Je la connaissais de nom. D’ailleurs, j’ai conservé l’enseigne, comme pour mes autres restaurants. Tout le monde y tenait. Cela permet de garder l’âme et l’historique pour la mémoire des gens". D’ailleurs, la façade en bois aux lettres rondes, les ardoises à la craie et l’ambiance rétro de troquet ont été conservées. Mais trois mois de rénovation ont réveillé l’atmosphère défraîchie de la belle endormie: cuisine refaite à neuf, murs blancs, luminaires contemporains.

L’essentiel est dans l’assiette, au charme dépareillé de la vaisselle de grand-mère. Avec des plats généreux de la cuisine française et un esprit de bouillon. Tous les jours, un mijoté d’antan joliment présenté: blanquette, daube, aïoli (oui, il est de retour!), farcis niçois, sauté de veau. Et des salades fraîcheur composées de primeurs glanés à Forville.

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Légende Web uniquement. Photo G. A..

"Des choses simples et bien faites"

"Une cuisine de goût, réconfortante. Des choses simples et bien faites, avec une petite carte qui change tous les jeudis" glisse le chef. Du "comme à la maison", à l’instar du fameux "gâteau de pépé" qui fleure les bons goûters d’enfance.

Les prix? "C’est moins cher que l’ancienne Sousta" dit le boss. Comptez 24 euros maximum pour un plat, 14 à 17 euros une entrée, 7 ou 8 euros le dessert. Pour varier les plaisirs culinaires et capter une clientèle plus jeune, des tapas maison à partager et servis toute la journée: anchoïade, jambon ibérique, tome aux truffes, œufs mimosas (8 à 14 euros l’assiette)...

"Ici, c’est l’aboutissement de toutes nos expériences. Le Suquet, le côté petit village, cela nous ressemble. Pour un début, c’est prometteur " confie le duo, tout sourire. Avec Céline, la femme de "Micha" à la comptabilité, et leur fils Samuel, 19 ans, au service pendant l’été, l’esprit de famille aussi est de retour au 11, rue du Pré.

Reste à la nouvelle Sousta, rouverte depuis le 27 juin, à reconquérir le cœur des Suquettans. Et gagner une nouvelle renommée au-delà. Attablé en terrasse, Alain, 60 ans, voisin et ancien client, semble y retrouver ses anciennes habitudes: "Je viens y prendre mon petit-déjeuner. Sans la Sousta, le Suquet perdait son identité!".

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