Marie-Jeanne et Richard sont connus de tous: les habitués, les gens de passage, randonneurs ou chasseurs. Le duo tient l’auberge communale de Courmes depuis sept ans. Une pause quasi obligatoire pour les visiteurs au 3 rue des Platanes. "Un endroit ouvert, accessible à tous, un lieu de rencontres et d’échanges, où les aubergistes se mettent en quatre pour vous ", résume Mathieu, l’un des clients fidèles qui se rend sur les lieux "au moins quatre fois par an ". Pourtant, leur contrat de location-gérance prendra fin, le 30 septembre. Une nouvelle "inattendue " pour Richard, "ça a été un peu vite vu, vite fait ", raconte ému le professionnel du tourisme, avant de reprendre: "On a mis notre cœur et nos tripes. Ils ont peur qu’on se casse la figure mais je me plie à la décision, un peu à contrecœur."
"Nous devons défendre cette auberge"
Sur leur page Facebook, des dizaines de messages de soutien mais aussi une pétition en ligne, lancée à l’initiative d’amis et clients qui a déjà récolté 200 signatures. "Nous devons défendre cette auberge, et faire résonner les voix de ceux qui soutiennent ces espaces qui font de nos villes et villages des endroits vivants et dynamiques ", écrivent-ils. Ils dénoncent "une décision unilatérale qui échappe à ses propriétaires. Une décision qui non seulement prive une famille de son gagne-pain mais qui prive également notre communauté d’un lieu qui croise à merveille l’histoire, la culture et la convivialité".
Une décision votée lors du conseil municipal du 22 mars où les élus ont décidé de ne pas renouveler le bail notamment "concernant les problèmes rencontrés par les locataires gérants [...] pour boucler les dépenses à cause de l’augmentation des matières premières ", mentionne le délibéré. "Il y a clairement un problème économique, malgré les efforts de la commune pour réduire le loyer, précise Richard Thiery. On veut aussi revoir le modèle, il y a beaucoup de travaux à faire par rapport aux normes actuelles".
Des perspectives pour le futur
Quant à l’après-auberge, cela reste encore flou. "Il y aura un projet pour savoir ce que l’on va faire ", ajoute l’édile. Pour Marie-Jeanne et Richard, hors de question d’arrêter et se reposer sur ses lauriers. "J’ai postulé à la cantine de Nice-Matin, rigole franchement l’aubergiste, fort de quatorze ans d’expérience derrière les fourneaux et aux côtés de chefs renommés. Puis, nous pensons un peu nous reposer, et pourquoi pas prendre une autre affaire dans les environs du village. Mon but, c’est de servir mon prochain et rendre heureux les gens, c’est ce qu’on a toujours fait et c’est ce que l’on fera toujours ".
Une dernière note positive pour le couple qui continuera de faire vivre l’âme de l’auberge dans les cœurs de ceux qui y sont passés.
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