"Nous avons un savoir-faire exceptionnel": une maintenance maison pour le train des Pignes
Ils ont un savoir-faire unique. Les techniciens du centre de maintenance de Lingostière à Nice démontent, réparent et remontent les trains des Chemins de fer de Provence.
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Alain RicciPublié le 27/04/2025 à 09:00, mis à jour le 27/04/2025 à 09:00
Photo Cyril Dodergny
C’est l’un des lieux névralgiques des Chemins de fer de Provence, le centre de maintenance de Lingostière permet de garder à niveau le matériel ferroviaire du train des Pignes. 35 techniciens et chefs d’équipe s’activent pour que la trentaine de types de matériel roulant ne tombe pas en panne. Trains voyageurs, wagons marchandises pour l’entretien de la ligne (ballast, traverses)... Tout ce qui roule passe dans ce centre de maintenance suivant des cadences très réglementées.
Les Chemins de fer de Provence comptent 10 trains voyageurs: 6 autorails SY (70 places), 1 autorail Soulé (150 places) et 3 autorails AMP (250 places). "Nous avons un savoir-faire exceptionnel: mécanique, électricité, carrosserie, etc. Ce sont nos personnels en régie qui remettent en état le matériel", insiste Jean-Paul David, président de la régie régionale des transports Provence-Alpes-Côte d’Azur. En ce moment, un train de la gamme SY est en rénovation. Vincent Guillaume, directeur général de la régie, développe: "C’est un train des années 70, il sera mis en service en mai ou juin 2025. C’est le troisième train sur lequel on fait une rénovation. On le fait pour gérer la transition entre maintenant et la mise en service commerciale des huit nouveaux trains hybrides début 2028." A cette date, seuls devraient subsister les 3 autorails AMP. Tous les autres devraient être écartés de la circulation.
1 Le centre de maintenance date des années 70. Dans cette partie de l’atelier, les gros organes (bogies et moteur) sont démontés pour la maintenance préventive qui peut prendre plusieurs semaines. Cet endroit accueille également les trains qui peuvent présenter une panne importante. "On démonte et on change la pièce pour limiter le temps d’immobilisation du train", raconte Mickaël Barreira, responsable matériel roulant de la régie régionale des transports Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Photo Cyril Dodergny.
2 Le tour à roue date ici des années 60. "Il sert à usiner et à reprendre le profil de la roue", explique Mickaël Barreira. De la même manière que les pneus d’une voiture, l’utilisation quotidienne des roues use et déforme sensiblement leur arrondi. Il faut donc en quelque sorte les limer. "C’est essentiel pour le freinage, l’accélération et le guidage", explique Vincent Guillaume, directeur général de la régie.
Photo Cyril Dodergny.
3L’autorail SY X301 bénéficie de 400.000 euros de rénovation financés par la Région. Il est suspendu par une colonne de levage qui peut soulever 80 tonnes. "On reprend l’intégralité de la carrosserie. On change la climatisation et on refait une partie de l’électricité. Les organes mécaniques (moteur, boîte de vitesses) sont révisés. On installe aussi des sièges reconditionnés", décrit Mickaël Barreira.
Photo Cyril Dodergny.
4 Plusieurs engins sur rail permettent d’entretenir la voie comme des trains travaux, des locotracteurs et des locomotives déneigeuses. Ici le locotracteur de 47 tonnes est utilisé pour tracter ou pousser des trains voyageurs ou des wagons jusqu’à 120 tonnes. "Il peut ainsi tracter des wagons de ballast, rails ou traverses et en cas d’avarie récupérer n’importe quelle machine", souligne Mickaël Barreira. Le locotracteur sort plus d’une cinquantaine de fois par an.
Photo Cyril Dodergny.
5 Chaque mois, un train est immobilisé ici deux à trois jours pour réaliser une maintenance préventive. "On contrôle sous le train, grâce à une fosse, le moteur, les bogies et la boîte de vitesses; sur le train, via des passerelles, la climatisation et les batteries; et à l’intérieur, l’équipement pour les passagers", raconte Mickaël Barreira. Avant chaque départ de train, le conducteur vérifie également les freins, les portes, le signal d’urgence et la radio.
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