"On subit, en espérant qu’il n’y ait pas trop de casse": le gérant d’une société de transport azuréenne inquiet de l’impact du conflit au Moyen-Orient

Loïck Le Fers, gérant d’une entreprise de transport à Mouans-Sartoux, s’inquiète des répercussions du conflit au Moyen-Orient sur le prix à la pompe et la ruée dans les stations.

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Christophe Cirone Publié le 24/06/2025 à 07:15, mis à jour le 24/06/2025 à 14:54
Loïck Le Fers, gérant de la société de transport LFP à Mouans-Sartoux, gère une flotte de 35 véhicules. Photo DR

Près de 25 000 euros par mois. C’est le budget carburant mensuel de LFP, entreprise de transport basée à Mouans-Sartoux. Un gros morceau pour cette jeune société qui compte 40 salariés et 35 véhicules utilitaires. Alors, quand les prix à la pompe frémissent, le gérant de LFP frissonne lui aussi.

"Dans le transport, nos marges sont très réduites de base, explique Loïck Le Fers, 28 ans, dont dix à travailler dans le secteur du transport. Si vous rajoutez 50 centimes par litre comme il y a quelques années [en 2022, ndlr], la facture explose! Avec une telle inflation du carburant, à la fin, on travaille pour la gloire." Scénario pire encore: la pénurie. "Dans ce cas, on ne peut même plus travailler..."

LFP assure du transport de marchandises, travaille avec des grossistes en pharmacie ou pour des hôpitaux, et convoie des véhicules de luxe à travers les Alpes-Maritimes. L’été est une période traditionnellement chargée. Cette saison s’annonce particulièrement chaude, à l’heure où le conflit au Moyen-Orient fait flamber le prix du baril de pétrole.

"On crée des pénuries là où il ne devrait pas y en avoir"

"Nous n’avons pas encore constaté de hausse. Mais nous l’appréhendons, témoigne Loïck Le Fers. On n’a jamais été dans un cas aussi critique. Maintenant que les États-Unis s’en mêlent, on ne sait pas où on va... mais on y va! Nous, on subit ce qui se passe. Et on espère qu’il n’y aura pas trop de casse."

En cas de hausse, les sociétés de transport peuvent espérer des "primes gasoil", pour compenser leur manque à gagner. "Mais on les sent à peine, relativise le gérant de LFP. Nos donneurs d’ordre n’y sont pour rien. Nous, on est obligé d’honorer nos contrats. Il faut bien qu’on paie nos salariés."

Encore faut-il avoir du carburant. Loïck Le Fers n’envisage pas d’approvisionnement préventif. Pas le temps, et pas l’idée, "surtout s’il y a une heure de queue! À cause des réactions de panique, il est déjà arrivé que les gens vident les pompes. On crée les pénuries là où il ne devrait pas y en avoir". Pour ce gérant azuréen, au-delà de l’incertitude géopolitique, l’impact du conflit à la pompe "est une vraie inquiétude".

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