Après le Nutri-Score voici le Touriscore, qui évalue la pression touristique... deux villes des Alpes-Maritimes sont dans le top 3 des plus mal notées de France
Attribuant une note de A (faible pression) à E (très forte), une étude révèle que 28% des communes étudiées au niveau national subissent une pression "préoccupante à critique". Dans les Alpes-Maritimes, Nice, Cannes et Antibes affichent le Touriscore maximal de E.
La rédactionPublié le 24/06/2025 à 07:00, mis à jour le 24/06/2025 à 18:00
Attribuant une note de A (faible pression) à E (très forte), cette analyse révèle que 28% des communes étudiées au niveau national subissent une pression "préoccupante à critique".
Pour la Côte d'Azur et le Var, les résultats sont particulièrement alarmants.
Nice, Cannes et Antibes sous tension maximale
Dans les Alpes-Maritimes, Nice, Cannes et Antibes affichent le Touriscore maximal de E.
Elles sont particulièrement touchées par un taux "très élevé" de meublés touristiques (E), une "prédation très forte" des petits logements (E), une présence "très importante" de loueurs professionnels (E), et une densité "très élevée" de bars et restaurants (E).
Cannes se distingue, avec près de 25% de ses logements en centre-ville convertis en locations touristiques de courte durée.
Nice figure également parmi les 17 grandes villes où la concentration de bars et restaurants dépasse les 500 établissements par km².
Seules trois villes de plus de 50.000 habitants ont récolté la note E dans tous les critères de cette étude: Nice, Cannes et Annecy.
Seules trois villes de plus de 50.000 habitants ont récolté la note E dans tous les critères de cette étude: Nice, Cannet et AnnecyCapture d'écran de l'étude du site Ville de rêve..
Quid du Var?
Le département du Var n'est pas épargné. Toulon enregistre également un Touriscore D, marqué par une densité "très élevée" de bars et restaurants (E).
Plusieurs autres communes varoises sont classées D, indiquant une pression "préoccupante": Saint-Raphaël, Fréjus, et Six-Fours-les-Plages. Ces dernières subissent un taux "très élevé" de meublés touristiques (E).
Six-Fours-les-Plages est spécifiquement affectée par une "très forte" prédation des logements (E) et une "très importante" présence de loueurs professionnels (E). Menton (Alpes-Maritimes) partage ce Touriscore D, avec une "très élevée" proportion de meublés touristiques (E).
Toulon enregistre un Touriscore D, marqué par une densité "très élevée" de bars et restaurants (E).Capture d'écran de l'étude du site Ville de rêve..
Quels indicateurs?
Le Touriscore est la moyenne de quatre indicateurs mesurant l'impact du tourisme sur les résidents:
Le taux de meublés touristiques, révélant la part de logements soustraite au marché résidentiel classique. Au niveau national, les annonces Airbnb ont par exemple bondi de 76% entre 2021 et 2024.
La prédation des logements, soit la transformation de petits logements en locations touristiques après leur vente.
Le taux de loueurs professionnels, ceux gérant au moins trois biens, qui privilégient le rendement élevé des locations courte durée.
La densité de bars et restaurants par km², indicateur de la spécialisation économique des centres-villes.
Des dynamiques qui entraînent des conséquences directes pour les habitants: hausse continue des loyers, raréfaction de l'offre locative, bruits et nuisances sonores, dégradation de la propreté et érosion du tissu social et commercial de proximité.
La location de courte durée en cause?
L'explosion des meublés touristiques explique 90% de la hausse de la capacité d'hébergement touristique, déséquilibrant des villes dont les infrastructures n'ont pas été conçues pour accueillir un tel afflux.
Face à ce constat, l'étude insiste sur la nécessité d'un encadrement renforcé de la location de courte durée, accompagnée de garanties pour les résidents: protection du logement abordable et maintien des commerces de proximité.
À noter, certaines villes de nos deux départements affichent des scores plus favorables, comme Hyères et Cagnes-sur-Mer (Touriscore C), ou encore Grasse, La Seyne-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Le Cannet, La Garde et Le Luc (Touriscore A ou B).
"Un impact limité sur les problématiques de surtourisme en France": Airbnb réagit à cette étude
À la suite de notre article, publié initialement le mardi 24 juin à 7h, le service de presse de l'entreprise américaine Airbnb a envoyé dans la journée un e-mail à Nice-Matin pour ajouter une "réaction".
Un droit de réponse que nous publions ci-dessous:
"Contrairement à ce qui est affirmé, un rapport récemment dévoilé par Airbnb montre que le surtourisme est principalement alimenté par les hôtels. En Europe, 80% des nuitées sont réalisées dans des hôtels - ces derniers représentant 75% de la croissance des nuitées dans les dix villes les plus visitées d'Europe entre 2021 et 2023. Airbnb a un impact limité sur les problématiques de surtourisme en France et contribue à répartir les bénéfices du tourisme dans 29.000 communes françaises."
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