Le poing brandi, bien haut, après un fabuleux passing de coup droit en bout de course, synonyme de gain du premier set, Richard Gasquet a semblé savourer l’instant... Un Central débout, une onde délirante, intense moment de partage. Le public et son joueur... Richard Gasquet, bientôt 39 ans, pour son dernier Monte-Carlo, nous a offert un sacré numéro sur le Rainier. Merci Richard, chapeau l’artiste.
Après ce une manche à zéro dans la poche, on n’a jamais été sûr de rien. Matteo Arnaldi, 24 ans, l’Italien de San Remo, avait tout juste un an quand Gasquet signa son premier coup d’éclat à Monte-Carlo, en 2002... Parfois brillant, mais inconstant (53 fautes), Arnaldi a ensuite lâché ses coups face à un Gasquet toujours aussi combatif, mais qui a commencé à faire la grimace au terme des rallyes; ça commençait à tirer, ici et là. De quoi prendre un coup sur la tête, à une manche partout? Absolument pas.. À chaque fois qu’il est apparu au bord de la bascule, le Biterrois s’en est sorti au mental et au talent. Arnaldi a tout tenté aussi, mais c’est lui qui a craqué, double-faute sur la 2e balle de match en faveur du Français.
7 ans après
Demi-finaliste du tournoi en 2005 après avoir battu Federer, l’ex-N.7 mondial (aujourd’hui 148e et invité par les organisateurs) l’a donc emporté 6-3, 4-6, 6-4, signant sa première victoire depuis 2018 sur la terre battue monégasque. Et son 3e succès de l’année à peine. Telle la renaissance du vieux lion.
"Ce public, cette atmosphère, un dimanche, c’était un moment magnifique", a commenté un Gasquet assez ému. Au crépuscule de sa carrière (il arrêtera après Roland-Garros), chaque frisson compte double. "C’est une grande victoire pour moi. J’ai réussi à ne pas me faire breaker au début du 3e set".
"Je suis très heureux, tout simplement, a ajouté Gasquet. Je n’étais pas sûr de pouvoir jouer comme ça". Un sentiment à l’image du personnage. Au naturel. Sincère et attachant. "On se dit que c’est peut-être la dernière fois que l’on va jouer sur le court central. On donne tout ce qu’on a. Là, j’ai prolongé un petit peu ma carrière".
"Mon niveau a un peu baissé à la fin. Mais au niveau des revers, je crois que dans 10 ans, je serai toujours capable de les jouer pour m’amuser. Les services et les coups droits, j’en suis moins sûr".
Ce revers à une main, cette signature qui nous manquera. On va donc encore en prendre quelques louches avec un prochain tour face à Auger-Aliassime (19e) ou le qualifié allemand Daniel Altmaier (83e).
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