Première à Monaco : une course de bateaux électriques se tient tout le week-end à l'entrée du port Hercule

La compétition de bateaux électriques « E1 Series » fait escale à Monaco tout au long du week-end pour sa première saison. Un spectacle impressionnant où les « RaceBirds » atteignent plus de 90 km/h.

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Yannis Dakik Publié le 28/07/2024 à 05:01, mis à jour le 28/07/2024 à 09:31
Les courses ont lieu à l'entrée du port Hercule, au pied de la piscine du Fairmont Monte-Carlo Shiv Gohil / Spacesuit Media

On pourrait presque les considérer comme des Ovnis. Des objets volants non-identifiés qui ont pris possession de la mer et de la Principauté. Ces bateaux à la fine allure, rappelant quelques vaisseaux de Star Wars et appelés « RaceBird », ont capté l’attention de nombreux curieux à Monaco ce samedi, venus admirer le spectacle avec le défilé des yachts en toile de fond. Et ce, dès le début de la matinée avec les essais, même si les courses de qualifications n’ont démarré qu’à 16 heures. Le Yacht-club s’est lui transformé en véritable centre sportif à la manière du quai Albert-1er pendant le Grand Prix de F1, à plus petite échelle bien sûr. Une sorte de petite ruche où les bateaux stationnés, les ingénieurs affairés avec leurs outils pour les réglages de dernière minute, bourdonnaient avant le départ inaugural sur le quai.

Une escale à Monaco pour une première saison mondiale

Tout cela pour les E1 Series donc. Une nouvelle compétition de bateaux électriques accueillie pour la première fois par la Principauté puisque c’est la toute première saison de ce championnat mondial déjà passé par l’Arabie Saoudite, Venise et Marbella un peu plus tôt dans l’année.

C’est le tout juste cinquantenaire Rodi Basso, co-créateur et PDG des championnats mondiaux E1, qui se cache derrière la création de cette compétition. Cet Italien, originaire de Naples, est un ancien ingénieur spatial passé par la NASA puis par le sport automobile (chez Ferrari notamment (à l’époque de Michael Schumarer), passionné par tout ce qui se passe sur ou sous l’eau. La E1 Series, c’est le fruit d’une rencontre fortuite avec Alejandro Agag, homme d’affaires espagnol fondateur de la Formule E. "Je lui ai parlé de l’idée de la E1 series qu’on développe depuis 2022, retrace celui qui connaît très bien la Principauté qu’il fréquente depuis le début des années 2000. Pour résumer, ce que nous sommes en train de construire avec cette compétition, c’est la Formule 1 des bateaux électriques. En mélangeant les cultures de la voile, de la navigation et du sport automobile, on développe un nouveau sport basé sur des innovations technologiques, la durabilité, des marques et le lifestyle. On veut promouvoir des villes qui s’investissent pour la technologie et la durabilité."

Un cadre qui correspond parfaitement à Monaco, l’une des références en la matière. "Monaco est dans nos cœurs. On a commencé ici. On est venus au Yacht-club pour montrer notre tout premier prototype en septembre 2022. On sent l’intérêt des personnes les plus importantes de la Principauté pour ce projet. On sait que les principaux décideurs de Monaco sont désireux de voir du changement dans le monde de la navigation."

Conçu avec un foil, imaginé comme un oiseau

Un changement inspiré par ces machines révolutionnaires uniquement électriques, boostées par des moteurs de 200 chevaux qui les propulsent jusqu’à 50 nœuds (environ 90 km/h) sur le plan d’eau. "Nous avions un concept design de la Suédo-norvégienne Sophi Horne. Elle l’a conçu en pensant au surf avec un foil et à un oiseau qui survolerait la mer."

Pour trancher avec une approche plus terre à terre, ces bateaux sont équipés d’un foil qui permet à la structurer de s’élever au-dessus de l’eau à partir d’une certaine vitesse. Évitant ainsi le frottement pour gagner de précieux km/h "Comme dans l’automobile, le fait que l’engin soit électrique change totalement l’approche. Comme la densité de l’eau est 800 fois plus élevée que la densité de l’air, on doit élever le bateau pour avoir moins de résistance et une plus longue portée. Ce qui fait qu’on n’a pas besoin d’une grande batterie et donc moins de poids. Ainsi, la batterie représente moins de 20 % du poids total du bateau."

Pour ce qui est de la vitesse, plus on va vite, moins il y aura de frottements. "À partir de 10 nœuds (18 km/h) on commence à glisser sur l’eau et même voler. Autour de 20 nœuds (37 km/h) on est complètement au-dessus de l’eau."

De son cockpit fermé, le pilote zigzague à travers les bouées à l’aide de son volant qui ressemble étrangement à celui d’une voiture de F1. Mais la comparaison s’arrête là. Car ces bateaux entièrement électriques, outre l’avantage de n’émettre aucune quantité de CO2, peuvent se vanter d’être silencieux en plus d’autres avantages environnementaux. "Avec le foil, on ne produit aucune vague, qui sont très mauvaises pour l’érosion côtière."

Will Smith et Rafael Nadal parmi les investisseurs

Pour ce qui est des règles, un pilote masculin et une pilote féminine de la même équipe se succèdent sur deux tours contournant des bouées qui déterminent le circuit de quelques centaines de mètres. Les meilleurs temps cumulés des deux pilotes donnent lieu à un classement avant les demi-finales puis une course finale pour classer les quatre derniers bateaux.

Au nombre de neuf, les équipes sont toutes portées par des personnalités publiques devenues investisseuses : Will Smith, Rafael Nadal, l’un des plus grands joueurs de NFL Tom Brady, le pilote de F1 Sergio Perez ou encore le DJ Steve Aoki. "On a besoin d’eux pour atteindre le plus de personnes possible. Le sport peut être une plateforme pour tester de nouvelles solutions technologiques", s’enthousiasme Rodi Basso.

Avec cette ambition, il espère s’implanter dans d’autres grandes villes dans les prochaines années. Si le championnat s’arrête au lac de Côme en août puis à Hong Kong en novembre (avec six rendez-vous dans l’année), l’Italien entend conquérir l’Amérique l’an prochain puis l’Asie pour la troisième saison en 2026 avec un objectif de 15 courses dans 15 endroits différents du monde entier.

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